Quand les terroristes chassent les professeurs des écoles, quel avenir laissent-ils à nos enfants ? L’analphabétisme est un problème qui ne date pas d’hier dans les pays africains, et le Mali ne fait pas exception à la règle. Seulement un tiers des adultes savent lire et écrire dans notre pays. Les efforts consacrés à l’éducation ces dernières années avaient participé à une nette amélioration de ce chiffre.
Malheureusement aujourd’hui, au lieu de concentrer nos efforts pour que tous les enfants puissent bénéficier d’une éducation, on doit désormais se battre pour que les écoles restent ouvertes, et que ceux qui ont la chance d’y aller puissent encore le faire !
L’insécurité toujours plus présente dans les régions du centre et du nord fait fuir les enseignants qui ne veulent même plus retourner dans les villages. Dans la région de Gao, ce sont deux professeurs sur trois qui ne sont pas retournés prendre leur poste cette rentrée scolaire. Dans le centre, ce sont toutes les écoles de la région de Mopti, de Sévaré à Korianzé, qui sont contraintes de fermer leurs portes ! Sous les ordres d’Amadou Kouffa, les jihadistes de la Katiba Macina prennent un malin plaisir à se rendre dans les écoles pour terroriser les enseignants et les élèves afin de vider les salles de classe.
Car Amadou Kouffa, à l’image de son compère Iyad ag Ghaly, a bien compris qu’il était beaucoup plus facile d’embrigader des enfants sans défense et naïfs que des jeunes ayant bénéficié d’une bonne éducation. Les jihadistes concentrent donc leurs efforts sur la fermeture des écoles pour que leur vivier de recrutement ne s’épuise pas. Rien ne semble avoir de valeur à leurs yeux, si ce n’est leur intérêt personnel.
Si on ne les combat pas dès à présent chacun à son niveau, bientôt ils s’autoproclameront maîtres d’écoles de nos enfants, et ne leur enseigneront que la barbarie et le fanatisme.
Pour des maliens et maliennes qui chaque jour doivent faire face à une menace terroriste grandissante, envoyer ses enfants à l’école peut être la dernière de leurs préoccupations. Mais il ne faut pas oublier que l’éducation est une des manières les plus efficaces de lutter contre la radicalisation. Et ça, les terroristes l’ont bien compris !
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Aïcha Sangaré
@aichasangare13