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Edito : L’épilogue ?

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C’est aujourd’hui, lundi 27 novembre 2017, que le procès en appel du chroniqueur, porte-parole du CDR, Ras Bath se tient à la Cour d’Appel de Bamako. Ce feuilleton, nous le vivons depuis une année. Tout est parti des dénonciations faites par Ras Bath et qui ciblaient certains ‘’hommes forts’’ du régime. Interpellation, détention et des charges de délit du droit commun retenues à son encontre. Cette bouffonnerie à laquelle s’était aventurée notre institution judiciaire s’est soldée à la résistance des Maliens épris de paix, de justice, de liberté d’opinion et d’expression. En un mot tous ceux qui ont pour crédo la défense de la République qui passe par la veille permanente sur les actions des dirigeants afin qu’ils appliquent à la lettre la bonne gouvernance pour le bonheur de tous les Maliens. Des hommes et femmes utilisés à l’époque comme bouclier par le ministre de la justice et son procureur près la cour d’Appel de Bamako n’ont pas tardé à dire le contraire. ‘’ Nous ne sommes pour rien dans l’interpellation de Ras Bath et nous ne nous sommes plaints auprès de qui que ce soit’’. Parmi les hommes cités, l’ancien Maire de Gao, Sadou Diallo va loin. Il ordonne à son avocat de défendre Ras Bath. Quelques mois passèrent. Bath est libre partiellement mais une restriction judiciaire pèse sur lui. Il lui est interdit de quitter le sol malien sans en aviser le juge chargé de son dossier. Il lui est interdit d’utiliser tous les supports médiatiques. Ainsi, le combat judiciaire continue d’être mené en douceur par le trio d’avocats, Me Touré, Me Zana Koné et Me Malick. En même temps, Ras Bath et son équipe animent des meetings à Bamako et ailleurs afin d’éclairer la lanterne des maliens sur cette ‘’affaire d’Etat’’.

C’est ainsi qu’une première manche a été gagnée. Plusieurs charges sont tombées. Ras Bath est libre de ses mouvements et peut reprendre ses émissions. Mais la procédure continue. Cette fois-ci, il est reconnu comme journaliste et est poursuivi pour délit de presse. ‘’Incitation à la désobéissance des troupes’’. Cette charge est maintenue contre lui pour la simple raison qu’il dénonçait le comportement ‘’indécent’’ de certains chefs militaires qui prélevaient des sommes minables sur la prime alimentaire (dérisoires, 1000 F CFA) des militaires engagés au front. Au sommet de l’Etat via l’appareil judiciaire, l’on estime que Ras Bath veut instaurer le désordre au sein de l’armée.

Amertume totale !  Des Maliens restent perplexes face à un tel agissement. Pourquoi poursuit-on celui qui dénonce en lieu et place de ceux-là qui sont dénoncés ?

Voilà, un beau jour, au moment où la lutte farouche contre le projet de révision constitutionnelle battait son plein au sein de la plateforme AN TE A BANNA ( regroupement de partis politiques, société civile, activistes, syndicalistes, leaders religieux…), le tribunal de la Commune IV procède au jugement alors que Ras Bath était en tournée Européenne afin d’expliquer aux Maliens de la diaspora les pièges dangereux que contient la nouvelle constitution. Les avocats de Ras Bath, ce jour, ont demandé le report pour la simple raison que leur client est hors du Mali. Refus catégorique du tribunal alors que ce jour d’autres avocats ont pu bénéficier cela pour leurs clients absents. Une condamnation s’en suit : une année d’emprisonnement ferme et 100.000 F CFA d’amende. Comme d’habitude, les avocats de Ras Bath dénoncent cette décision politique et animent une conférence de presse. Après les avocats de Ras Bath, le procureur du tribunal de Grande instance de la commune IV, Dramane Diarra, organise une conférence  de presse lors de laquelle il donne des précisions et rassure. La décision de justice ne justifie nulle part l’arrestation immédiation de Ras Bath. Il y a des ouvertures. Les avocats de Ras Bath peuvent faire appel. Cela a été fait et le procès aura lieu aujourd’hui à 9 heures à la cour d’appel de Bamako.

Les partisans de Ras Bath, de la liberté d’expression et d’opinion ont  promis leur présence en soutien. Ce feuilleton judiciaire, ils le placent tout simplement dans le contexte politique. Ras Bath est une menace pour le régime car il étale les déboires des gouvernants et a promis en compagnie d’autres jeunes engagés de faire barrage à toute tentative de fraudes électorales lors des élections présidentielles prochaines.   Pour un régime qui ne bénéficie d’aucune estime du peuple, cela est une menace.

L’épilogue du feuilleton judiciaire Ras Bath ?  Dans quelques heures, nous le saurons.

Boubacar Yalkoué

Edito L’épilogue

 

Source: Le Pays

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