Contre toute attente, le ministre de la Justice, Mamadou Ismaël Konaté, a démissionné lundi soir après l’abandon des poursuites par le parquet de la Cour d’appel de Bamako contre le célèbre chroniqueur, Mohamed Youssouf Bathily, dit “Ras Bath”, condamné en première instance pour “incitation à la désobéissance des troupes”. Au-delà de cette affaire, d’autres dossiers ont opposé Me Konaté au président de la République.
Depuis lundi soir, Me Mamadou Ismaël Konaté n’est plus membre du gouvernement. Le désormais ex-ministre de la Justice a rendu sa démission après l’abandon des poursuites par le parquet de la Cour d’appel de Bamako contre le célèbre chroniqueur, Mohamed Youssouf Bathily, dit “Ras Bath”, condamné en première instance pour “incitation à la désobéissance des troupes”. Au-delà de cette affaire, d’autres dossiers ont opposé Me Konaté au président de la République. Aucune raison officielle n’a été donnée à ce changement, mais un proche de M. Konaté a affirmé à l’AFP qu’il avait “démissionné pour protester contre la décision de justice concernant +Ras Bath+”.
Au-delà de cette affaire, d’autres dossiers ont opposé Me Konaté au président de la République. Selon de sources concordantes, le traitement des différents rapports du Vérificateur général a été une pomme de discorde. On dit que l’ex-ministre de la Justice voulait ouvrir des informations judiciaires concernant les dossiers de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements de l’armée qui ont défrayé la chronique au début du mandat. Il aurait demandé à l’ancien procureur du tribunal de la Commune III d’interpeller des proches d’IBK. Ce dernier s’est opposé à cette initiative de son avocat dans l’affaire dite Tomi Michel et s’est opposé à son choix lors des dernières mutations au niveau de la justice.
Les deux hommes ne s’étaient pas compris également lors de la grève des magistrats. On a finalement géré ce dossier en mettant de côté Me Konaté qui a eu maille à partir avec une partie des magistrats. D’ailleurs, le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) a été divisé à l’occasion et compte aujourd’hui deux bureaux parallèles. Le dernier dossier de discorde a été la mise sur font baptismaux de la Cellule de lutte contre l’enrichissement illicite. A la suite des protestations du syndicat des travailleurs de l’administration publique, le gouvernement a gelé les activités de cette structure. Et cela a été mal digéré par Me Mamadou Ismaël Konaté qui aurait déjà tenté de démissionner il y a de cela quelques semaines, selon de sources concordantes. Et les accrochages médiatiques avec son collègue des Domaines et par ailleurs père de Ras Bath ont fini par convaincre IBK qu’il était devenu un problème. Depuis lors, on savait que ses jours étaient comptés puisqu’on voyait le chef de l’Etat se mettre à dos le très populaire Mohamed Aly Bathily. En démissionnant lundi soir, il s’est frayé une porte de sortie honorable. Après les virulentes critiques relevées dans sa lettre de départ, on s’attend à d’autres sorties contre le régime qui a choisi de se « sauver sans la République ».
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Nabila
Source: L’Indicateur du Renouveau