Les dossiers économiques ont été au cœur du discours prononcé mardi 28 novembre par le président français Emmanuel Macron à Ouagadougou : pas de tabou sur le franc CFA et des entreprises françaises plus responsables.
« Il n’y a pas de politique africaine de la France », a dit Emmanuel Macron, devant les étudiants burkinabè, mais on serait tenté d’ajouter que les instruments et les leviers d’action, eux, existent bel et bien.
A commencer le franc CFA, tant décrié par une partie de la jeunesse. A cet égard, le président français s’est voulu clair. « Nous sommes les garants du CFA, nous n’en sommes pas les maîtres ».
Faisant la leçon à un étudiant, le président a précisé qu’il était prêt à envisager un changement de nom et de périmètre du franc CFA, et que son avenir dépendait avant tout de la volonté des dirigeants africains.
Emmanuel Macron ne s’est pas lancé dans une course aux chiffres et aux annonces spectaculaires, il a cependant réaffirmé l’objectif français de porter à 0,55% du Revenu national brut l’aide publique au développement d’ici la fin de son mandat.
Il a aussi martelé que l’Afrique était désormais une priorité de sa diplomatie économique. Il soutiendra les entreprises françaises pour peu qu’elles aient sur le continent une démarche irréprochable.
Pas de corruption, création d’emploi locale et financement de la formation professionnelle. Une façon de se distinguer des méthodes employées par d’autres pays. Face à l’immense défi de l’emploi, le président français a vanté les PME africaines et leur réservoir de talents, évoquant la possibilité de mettre sur pied un fonds d’appui d’un milliard d’euros.
Inauguration de la plus grande centrale solaire d’Afrique de l’Ouest
Ce mercredi matin, les présidents burkinabè et français inaugurent ensemble la plus grande centrale solaire d’Afrique de l’Ouest. Située à Zagtouli dans la banlieue de Ouagadougou, cette centrale d’une capacité de 33 mégawatts produira environ 5 % de l’électricité du pays. Une construction cofinancée par l’AFD, l’Agence française de développement et l’Union européenne. RFI a visité le site en avant-première.