Le directeur national des Sports, M. Ibrahim Fomba, a adressé le lundi dernier deux lettres au secrétaire général de la Fédération malienne de football (Fémafoot), M. Ségui Kanté. Les deux correspondances ont l’allure d’une sommation. Malheureusement, elles mettent en évidence la partialité du ministre des Sports, Housseyni Amion Guindo et démontrent à suffisance sa culpabilité dans la crise du football malien. Dommage que le directeur national des Sports (Dns), Ibrahim Fomba, un magistrat de surcroît, se laisse entrainer dans le sillage désastreux de son ministre. Pourtant, un magistrat est censé être un administrateur qui a une certaine assise intellectuelle pour analyser les tenants et les aboutissants d’un problème posé. Aujourd’hui, l’évolution de la crise que connait notre football n’est plus un problème d’homme, mais le fruit de la haine, d’un désamour d’un groupuscule qui ne pense qu’à son intérêt. Face à de tels agissements, le football malien continuera de souffrir et l’avenir de nos jeunes sera toujours pris en otage par la volonté des dirigeants administratifs qui ne pensent qu’à assouvir leurs désirs.
La première lettre qu’il a envoyée est relative à la désignation des clubs aux compétitions africaines. Dans ladite correspondance, le Dns demande au secrétaire général (Ségal) de la Femafoot de communiquer les noms du Stade malien de Bamako et du Djoliba AC pour la ligue des champions, l’As Réal et les Onze Créateurs en coupe CAF. Et ce, au plus tard le 28 novembre dernier. Pour terminer, il met le destinataire en demeure pour l’exécution correcte des instructions données. Alors questions : le Dns est-il dans son rôle ? Sur quelle base s’est-il donné ces prérogatives ?
Au moins il aurait pu demander au Ségal de la Femafoot, compte tenu de la situation qui prévaut, de se conformer aux statuts et textes de la Femafoot pour désigner les clubs devant représenter le Mali aux compétitions africaines. Dans ce cas, l’opinion comprendrait qu’il est soucieux des intérêts du pays. Certes le directeur national des Sports a donné des instructions, mais le dernier mot revient à la Femafoot. Le Ségal, en bon administrateur, saura se conformer aux statuts et textes de la Fédération. Et le temps venu, le Dns, Ibrahim Fomba, et son ministre, verront si leurs instructions en la matière ont servi à quelque chose.
Dans la deuxième lettre, le Dns demande au Ségal de prendre des dispositions urgentes pour libérer les bureaux de la Femafoot. Et ce dans les quarante-huit heures à compter du 27 novembre parce qu’il pense que l’occupation des locaux de la Femafoot par le bureau dirigé par Mamoutou Touré dit Bavieux est illégale. Et constitue, selon lui, une violation grave des principes d’équité et d’égalité qui s’imposent à l’Administration. Quelle administration ? Existe-elle une notion de hiérarchie entre la Direction nationale des Sports et la Femafoot ? A la limite, le Département des Sports peut ne pas reconnaitre une Fédération ou lui retirer son mandat de délégation. La preuve ? Pourquoi le ministre des Sports est revenu sur ses décisions quand la Fifa avait suspendu la Femafoot ?
Ce qui s’est passé au lendemain de la notification des deux correspondances démontre à suffisance qu’il y a collusion entre les frondeurs, le Département des Sports et la Direction nationale des Sports. Sinon comment comprendre que 24 heures après les deux correspondances, les frondeurs ont organisé une marche pacifique sur la Femafoot avec comme exigences, les mêmes exprimées par le Dns dans sa deuxième lettre, la mise en place d’un Conor, le départ du Ségal du Secrétariat général ? Un débutant du service des Renseignements Généraux de la Police Nationale ou de la Gendarmerie conclurait que les actions sont coordonnées entre les trois parties. D’autre part, les supporters des clubs favorables au président de la Femafoot se sont réunis. Ils attendent le jour où le Dns décidera de déloger le bureau de Bavieux. Qu’est-ce qu’ils ont décidé comme stratégie de défense ? C’est là toute la question.
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La rédaction
Source: Aujourd’hui-Mali