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Le Président IBK à Jeune Afrique : Les vérités du Président en décalage avec le vécu des Maliens

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Les Maliens découvrent des choses en lisant cette interview. Des situations présentées par le Président IBK, comme étant le vécu des Maliens, alors qu’elles nous laissent perplexes. A lire !

Dans sa dernière livraison (N0 2969 du 3 au 9 décembre 2017), l’hebdomadaire international indépendant, Jeune Afrique consacre sa Une au Président IBK « Le Mali est une digue. Si elle rompt, l’Europe sera submergée”. Les Maliens n’en croient pas leurs yeux (comme on le dit ici) en lisant certains passages de cet entretien de leur Président avec JA. A cette pertinente question « Vous êtes au pouvoir depuis un

peu plus de quatre ans, et certains observateurs estiment que, finalement, le Mali ne se porte pas mieux qu’en 2013. Quel est votre avis? », le Président prend des libertés, en soutenant qu’à son arrivée au pouvoir « Nous vivions alors dans l’angoisse du lendemain avec, chaque jour, des affrontements entre groupes armés et armée nationale malienne, le plus souvent au désavantage de cette dernière. Il n’y a plus aujourd’hui de belligérance entre ces groupes et nos forces armées. Ensemble, nous mettons en application l’accord de réconciliation signé à Alger en 2015 ». Non, cette description ne correspond pas à ce que les Maliens ont vécu, quand on sait que ni le président du RPM Bocar Tréta, ni le président de la haute cour de justice ne peuvent dignement se rendre dans leur village au centre du Mali. Cette insécurité rampante et non résiduelle, qui était circonscrite au nord, est aujourd’hui rependue au centre et continue sa marche mortuaire vers le sud. IBK ne s’est pas rappelé qu’un accord a existé avant celle d’Alger et que cet accord de Ouagadougou avait pu taire les armes et permettre qu’IBK se rende à Kidal et qu’il soit élu par les Maliens qui ont voté en toute quiétude. En juillet aout 2013, les crépitements de balles n’étaient pas le lot quotidien des Maliens du nord et du centre, comme c’est le cas aujourd’hui où l’insécurité a entrainé des reports sine die des élections, et la fermeture de centaines d’écoles, avec son cortège d’assassinats ciblés, des enlèvements et disparitions forcées.  Quel est votre rapport personnel avec l’argent? « Je ne suis pas un homme d’argent, les Maliens le savent. J’ai été le plus pauvre des principaux candidats à l’élection de 2013 et je ne suis pas devenu le plus riche des présidents, très loin de là. Le montant du fonds de souveraineté dont je dispose est ridicule : il n’a que très peu évolué depuis vingt-cinq ans. Soit, mais sait-on que le budget de la présidence a augmenté à 9,3 milliards de francs en 2014, 16 milliards en 2015, et 19,3 milliards en 2016, même s’il a connu une baisse en 2017, consécutive aux critiques du Parena. Le Président, comme il est de tradition, maintient le mystère sur le montant du fonds de souveraineté qu’il évoque. Pour les contribuables, le fonds de souveraineté est le sexe des anges. Comment peut-on disputer de l’évolution d’un montant que personne ne connait ? Et pendant que le montant du fonds de souveraineté est ridicule, comment le Président peut-il « piocher » dans ses « réserves personnelles pour financer des activités sociales » ? « Je déclare mes biens chaque année et je viens encore de contracter un prêt pour construire une maison. Je n’ai aucune propriété à l’étranger, et mon modeste compte à l’agence parisienne de la BMCE est débiteur de 130 euros. Tout cela est vérifiable », selon le Président. Dans son article 37, la Constitution du 27 février 1992, stipule, « Après la cérémonie d’investiture et dans un délai de 48 heures, le Président de la Cour Suprême reçoit publiquement la déclaration écrite des biens du Président de la République. Cette déclaration fait l’objet d’une mise à jour annuelle ». A ce jour, le public malien ignore la réalité de cette déclaration qui se doit être faite PUBLIQUEMENT, et on ne sait guère quel en est le contenu.

Par ailleurs IBK a affirmé avoir avec l’ex-président Moussa Traoré, « des rapports familiaux très profonds, c’est connu ». Mais une nouvelle pour beaucoup de Maliens.

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B. Daou

Source: Le Républicain

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