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Adultère et double vie dans les zones minières : Des femmes exposées à toute sorte de danger

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Dans les zones minières du Mali, une pratique illégale de concubinage ou vie maritale de couples pour des raisons de pécules existe et gangrène la société. Cet adultère prend une proportion inquiétante dans les zones minières.

 Si le mariage est un lien sacré dans les sociétés traditionnelles, ce n’est pas le cas dans les zones minières de Kayes, Sikasso et Koulikoro, où il existe des liaisons entre hommes et femmes basées sur l’argent et la rentabilité dans le cadre de l’orpaillage.

“Je suis venue chercher l’argent ici. Au village, mon mari ne sait pas que je mène une double vie…”

  1. D., une femme originaire de Kayes-Médine résidant à Kangaba, nous raconte comment elle s’est lancée dans cette pratique, pour sortir sa famille de la pauvreté.

“Je suis mariée à un homme à Kayes et j’ai 2 enfants. Je suis venue ici pour chercher de l’argent. Avant d’y arriver et compte tenu du fait que je ne connaissais personne, je me suis approchée d’un orpailleur qui m’a logée. Depuis lors,  tout le monde pense que nous sommes mariés et nos relations se passent comme dans une vie conjugale normale. Mais mon mari au village n’est pas au courant de cette situation. Lui, il pense toujours que je suis chez ma copine et cela depuis deux ans”, relate-t-elle.

“Elle a été séduite par l’argent. Dès que je lui ai octroyé un fonds de commerce de 800 000 F CFA, elle a quitté son mari…”

Un homme du nom de Ouédraogo que nous avons croisé dans un bar-café de Kalana parle de la relation qu’il entretient avec une dame mariée ailleurs depuis des années. “Je suis avec une dame depuis des années, nous nous sommes rencontrés sur l’un des sites d’orpaillage de la localité. Dès que je lui ai donné un fonds de commerce de 2 millions de F CFA, elle a quitté son mari. Et actuellement, on a une fillette. Elle était mariée à un homme dans son village, à Bougouni”, affirme-t-il.

De son côté, un homme du nom de famille de Koné qui vit à Sadiola, nous raconte comment sa femme l’a quitté pour se lancer dans cette pratique.  “Après mon mariage, il y avait une zone d’orpaillage à Sadiola qui était très fructueux. Elle est partie là-bas. Un mois après, j’ai appris qu’elle a entretenu une relation avec un autre et je suis parti la chercher, mais elle n’a pas voulu revenir avec moi. Je l’ai laissée comme on n’avait pas d’enfant ensemble…”

Des nouveau-nés abandonnés par peur de représailles…

Cette pratique ignoble pousse les femmes quelque fois à abandonner leurs enfants après la naissance par peur de ne pas briser leurs anciens foyers. Notons que les cas de nouveau-nés abandonnés sont fréquents. Dans le village de Sadiola, des jeunes filles abandonnent leurs enfants dans les buissons avant de disparaître dans la nature.

Si les conséquences sont les risques de contractions des maladies sexuellement transmissibles, cette pratique jugée honteuse par les observateurs, est totalement condamnée par la religion musulmane. Selon l’iman de la mosquée de Missabougou, “ce phénomène est du pur péché”.

“L’adultère est du pur péché, la religion musulmane condamne fatalement une femme qui trompe son mari et surtout fait des enfants avec un autre alors que le mariage est en cours. C’est grave”, tranche-t-il.

Pour certains chefs coutumiers des localités abritant les sites d’orpaillages, il est difficile de prendre des dispositions pour lutter efficacement contre ce fléau.  “On ne peut pas prendre de décisions contre cette pratique. Il est difficile pour nous de dire telle ou telle est mariée ou pas. Mais nous sommes conscients que les gens le font et que c’est une mauvaise chose. Car, c’est presque la source des maladies sexuellement transmissibles”, déclarent-ils.

Pour trouver une solution à ce fléau, les autorités locales préconisent une série de sensibilisations dans les zones minières. “Il faudrait bien que nous leur montrions que ce fléau peut nuire à leur santé et celle des autres. De plus, il faut mettre un comité de surveillance dans les zones pour contrôler le flux de la population, mais de connivence avec les chefs coutumiers des mines…”, suggèrent-elles.

Comme on le voit, l’adultère a pris des proportions inquiétantes et difficiles à contrôler dans les zones minières. Des femmes mariées, souvent vulnérables et exposées à toutes sortes de maladies sexuellement transmissibles, à la recherche du gain facile, quittent leurs maris pour s’y orienter. Et des hommes sans foi ni loi en profitent pour briser des foyers, laissant des familles orphelines.

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Assi de Diapé

Source: Le Point

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