Située à l’extrême est, dernière commune du Mali faisant frontière avec le Burkina Faso, y vivent différentes communautés : peulh, dogon, bobo, malinké, tamascheq etc. Les populations reparties entre l’élevage, l’agriculture et la pêche sont désormais plongées dans la méfiance et le soupçon de l’autre. Cette situation s’est d’avantage accentuée avec la crise multidimensionnelle que vit notre pays depuis 2012. Cependant, certaines sources expliquent, qu’Amadou Kouffa du Front de Libération du Macina et ses hommes y ont séjourné pendant un long temps entre fin 2014 et début 2015. Jusqu’aujourd’hui la commune possède une grande étendue de forêt non exploité, c’est pourquoi, elle fait l’objet de grande convoitise des communautés : éleveurs et agriculteurs, chacune y va pour son intérêt. Elle sert d’espace de pâturage, aussi d’espace cultivable.
Depuis deux ans, ces communautés vivent avec une grande impuissance la présence des radicaux religieux. Ces présumés terroristes ont sans nul doute infiltrés les communautés, passent des messages hostiles en l’encontre l’administration. On s’en souvient encore, en septembre 2015, ils s’attaquèrent au poste de la gendarmerie de la commune, tuant ainsi l’agent en poste. Les assaillants du jour seraient venus de vert la frontière du pays voisin pour abattre l’agent de force de sécurité et continuer paisiblement leur chemin. Sans s’en prendre à la population. Quoi qu’il en soit depuis ce temps une sorte de psychose y règne. Même si auparavant, le maire de la ville, M. HarounaSankaré, pour assurer la sécurité des riverains avait offert quelques véhicules à la gendarmerie, en tout cas cet appui n’aura pas servi à grande chose quand ceux-ci abandonnent matériels et populations derrière dans leur fuite.
Il faut tout de même signaler que les différentes communautés de la commune sont majoritairement musulmanes et donc en principe, il ne doit pas y avoir de problème. Mais désormais les regards des uns envers les autres n’inspirent plus confiance. Peut-être que la question des différents courants religieux n’est pas à négliger. Des éleveurs voulant pleinement profiter de la zone sont capables de pactiser d’avec le diable idem pour les agriculteurs.
La joie jadis partagée lors des différentes foires hebdomadaire laisse place à la méfiance voire à l’espionnage.
Dans notre livraison de la semaine dernière, nous parlions du cas des deux agents forestiers, Ousmane Coulibaly et Issa Zalleh, tués par des hommes en armes à la foire de Gany.
Compte tenu du comportement des agents de l’ordre et de protection, ces deux attaques les ayant ciblées, on penserait à un règlement de compte, mais commandité par qui ? Les populations, partagée entre la peur d’une mauvaise approche des agents de l’Etat et d’une éventuelle représailles des présumés terroristes, se confondent de plus en plus dans la méfiance entre elles. Sans oublier que le germe d’un conflit communautaire est déjà là, aux autorités politiques et administratives de prendre des mesures idoines afin d’éviter le pire.
Benjamin SANGALA
Attaques terroristes intimidations germes conflit communautaire Ouenkoro Far West centre pays
Source : L’Espérance