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Sécurité alimentaire : «Nous avons gagné la bataille de la dimension offre, il reste l’accessibilité économique, le contrôle du prix des céréales et la création d’emplois pour parler de sécurité alimentaire », le ministre de l’agriculture à propos de la problématique de la sécurité alimentaire.

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Si l’Afrique a connu ces dernières années les remous de la crise alimentaire, le Mali a subi de plein fouet la hausse des prix des denrées essentielles, avec le risque de déstabiliser davantage un pays où les problèmes de la faim et de la malnutrition sont inquiétants. En dépit de certains progrès constatés ces dernières années dans le pays, le nombre de personnes pauvres souffrant de l’insécurité alimentaire ne cesse d’augmenter. Faut-il s’attendre à des projets de sécurité alimentaire ou plutôt à des stratégies de sécurité alimentaire qui conduisent à un ensemble de politiques et de programmes afin d’améliorer l’accès à l’alimentation ? Le ministre de l’agriculture, Dr Nango Dembélé, ébauche  des précisions.

Pour lui, la sécurité alimentaire est un concept qui recouvre quatre dimensions principales. La première est la disponibilité en quantités suffisantes de nourriture de nature et de qualité appropriée et cela dans toutes les portions du territoire national. Et aujourd’hui, à Bamako et partout au Mali, si on peut acheter tout ce dont on a besoin si l’argent est disponible. La deuxième dimension est l’accès de toute personne aux ressources permettant d’acquérir les aliments nécessaires à un régime alimentaire nourrissant. Seulement voilà : à ce niveau il faut avoir l’argent en échange. La troisième est l’utilisation appropriée de la nourriture favorisant un apport adéquat en nutriments et énergie dans un contexte où la consommation de cette nourriture est sans danger pour la santé. Et la derrière dimension est, selon le ministre, difficile à atteindre dans les pays africains. Il s’agit de la stabilité de l’accès à la nourriture. Autrement dit, l’équilibre dans l’offre et l’accessibilité économique. Par exemple, un chauffeur qui perd son emploi est du coup exposé à l’insécurité alimentaire.

Selon le ministre, si le problème de l’offre alimentaire au Mali est résolu bien avant l’avènement de la démocratie, il reste celui de la sécurité alimentaire qui se dégrade d’année en année. Quelle que soit la production, tant que les populations n’ont pas les moyens d’accès, ils ne pourront pas manger convenablement à leur faim. Les chiffres avancés en termes de production agricoles sont ainsi exacts, mais une chose est sure : le paysan qui acheté l’engrais et paie la redevance d’eau – et dont les enfants ont besoin de s’habiller et de se soigner – ne va jamais céder gratuitement des céréales.

Parlant de la subvention accordée à l’agriculture, il dira que cette priorité est un indicateur qui va permettre d’atteindre la sécurité agricole. Pas parce que la Mali va produire assez de céréales, mais tout simplement parce que le développement économique du Mali va partir du secteur agricole, a-t-il expliqué. Et de signaler que notre pays a besoin aujourd’hui de mettre l’accent sur la transformation industrielle pour générer des emplois. En prenant l’exemple sur le nombre d’emplois, l’ex commissaire à la sécurité alimentaire dira que la manne salariale générée permettra aux salariés d’assurer leur propre sécurité alimentaire le jour où le Mali arrivera à transformer à 100% sa production en coton. Nous en sommes encore loin, a-t-il déploré, en insistant sur le fait la production du Mali peut nourrir sa population selon les normes de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (230 kg de céréales par an). Et, en multipliant la population malienne à 230, on est à trois millions de tonnes alors que la Mali produit plus de six millions de tonnes par an, soit deux millions d’excédents. Mais pour autant, nous ne serons pas à l’abri de l’insécurité alimentaire d’autant qu’il faut de l’argent pour ce faire. Par conséquent, nous avons ainsi gagné la bataille de la dimension offre, il reste les paris de l’accessibilité économique, le contrôle du prix  des céréales et la création d’emplois pour parler de sécurité alimentaire.

Il a en profité pour rappeler qu’auxEtats-Unis, par exemple,du temps où seulement 2% de la population produisaient l’essentiel de l’offre alimentaire, la sécurité alimentaire n’était pas encore effective.

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Amidou Keita

Source: Le Témoin

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