Mercredi 13 décembre 2017, cela fait 19 ans que le journaliste Norbert Zongo a été assassiné au Burkina Faso. Les populations de Koudougou, la ville natale du journaliste, ont manifesté pour réclamer justice et demander l’extradition de François Compaoré. Le frère de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, qui comparaissait mercredi devant la Cour d’appel de Paris, a déclaré qu’il ne voulait pas être jugé dans son pays. L’affaire a été renvoyée au 7 mars. Il avait été arrêté à l’aéroport parisien de Roissy fin octobre.
« Non, non et non. Non à la comédie judiciaire », a scandé une foule mercredi dans les rues de Koudougou. Ils sont sortis nombreux pour réclamer justice pour Norbert Zongo et ses compagnons. Pour les habitants de la ville de Koudougou, les nombreux baptêmes de rue ou de lieux publics ne doivent pas empêcher la manifestation de la vérité.
« C’est de la poudre aux yeux. Le meilleur hommage qu’on puisse rendre à Norbert, c’est de faire la lumière sur le crime dont il a été victime, affirme Kisito Dakuo, président du Collectif contre l’impunité de la province de Boulkiemdé. Sa maman est décédée sans voir pointer une lueur de justice pour son fils. Sa grande préoccupation a toujours été de savoir qui a tué son fils et pourquoi. En vain. »
Un appel à la France
Les manifestants attendent la suite de la procédure d’extradition de François Compaoré, frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré. La justice burkinabè l’accuse d’avoir incité des soldats de l’ex-régiment de la sécurité présidentielle à assassiner Norbert Zongo et ses compagnons.
« Ce serait bien qu’elle (la France) accepte l’extradition de François Compaoré, poursuit Kisito Dakuo. Nous avons besoin de lui pour des éclairages. Il faudrait qu’on reste vigilant aussi parce que la France fait tout pour ne pas mettre à nu ses protégés. »
La ville de Koudougou vit une série d’activités dans le cadre de la pérennisation de l’œuvre et la mémoire de Norbert Zongo.