Le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump ont discuté jeudi du programme nucléaire nord-coréen, lors d’une conversation téléphonique initiée par Washington, selon le Kremlin.
Donald Trump a, à cette occasion, pris l’initiative plutôt inhabituelle de remercier Vladimir Poutine “pour avoir reconnu la forte performance économique de l’Amérique lors de sa conférence de presse annuelle” jeudi, indique la Maison Blanche dans un communiqué confirmant cet appel.
“Les deux présidents ont également parlé de travailler ensemble afin de résoudre la situation très dangereuse en Corée du Nord”, poursuit la Maison Blanche.
Le Kremlin avait auparavant annoncé que les deux chefs d’Etat s’étaient entretenus de “la situation dans plusieurs zones de crise, avec l’accent mis sur le règlement du problème nucléaire dans la péninsule coréenne”, dans un communiqué sans davantage de précisions.
M. Poutine avait salué quelques heures plus tôt jeudi, lors de sa conférence de presse annuelle, la “prise de conscience” des Etats-Unis dans le dossier nord-coréen, Washington s’étant dit prêt à entamer des discussions sans condition préalable avec Pyongyang.
“Il s’agit d’un très bon signal, qui montre qu’il y a chez les autorités américaines une avancée vers une prise de conscience de la réalité” de la situation, a déclaré M. Poutine, appelant les deux camps à “cesser d’aggraver la situation”.
Le président russe a en outre appelé à “être extrêmement prudent” dans la gestion de cette crise, tout en rappelant que Moscou “ne reconnaît pas à la Corée du Nord le statut de puissance nucléaire”.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait déjà salué mercredi le changement de ton “constructif” des Etats-Unis au sujet de la Corée du Nord, qui “va dans le sens” des appels au dialogue de Moscou.
La Russie, tout comme la Chine, préconisent un dialogue avec la Corée du Nord sur la base d’une feuille de route définie par les deux puissances.
Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson s’était dit mardi prêt à parler avec Pyongyang “sans condition préalable”. Des propos interprétés comme une évolution de la stratégie américaine par plusieurs observateurs.
Mais mercredi, le département d’Etat américain a assuré que la politique des Etats-Unis n’avait “pas changé” sur le dossier nord-coréen.
L’ombre de la Russie plane fortement sur la politique américaine depuis la présidentielle américaine de 2016. Le Kremlin est accusé par le renseignement américain d’ingérence dans la campagne, en faveur de Donald Trump.
Un procureur spécial américain mène l’enquête, doublée d’un volet sur des soupçons de collusion entre Moscou et des membres de l’équipe de campagne du républicain.
Poutine Trump évoquent Corée du Nord téléphone
(©AFP / 15 décembre 2017 07h52)