Après avoir attaqué farouchement les symboles de l’Etat (Drapeau national, écoles), les jihadistes sévissant en maîtres absolus dans le Nord du Mali ont désormais, pour cible, les civils porteurs des pièces d’identité nationale du Mali.
La situation sécuritaire dans le Nord du pays va de mal en pis. Après avoir détruit tous les symboles de l’Etat dont le Drapeau national et les écoles, et contesté l’autorité légitime des élus locaux, les jihadistes qui règnent à nouveau en maîtres absolus dans presque toutes les localités du Nord et du Centre du pays ont désormais une autre mission : la guerre contre les civils porteurs des cartes d’identité nationale et des cartes NINA.
Malgré la présence des Forces Armées nationales, étrangères (MINUSMA, BARKHANE) et la récente force conjointe G5 Sahel, les jihadistes continuent toujours à sévir sur fond d’opérations terrifiantes dans le Nord et le Centre du Mali.
Les attaques contre les populations civiles, les embuscades contre l’Armée, les braquages et actes de sabotage contre les symboles de l’Etat sont devenus monnaie courante dans ces zones du territoire national. Ce qui illustre à suffisance l’atmosphère d’insécurité dans laquelle vivent nos concitoyens et qui est loin de connaitre son épilogue.
Pour des raisons de sécurité, le personnel de l’Administration de l’Etat (Enseignants et agents d’autres corps professionnels) est pratiquement absent dans plusieurs localités de ces Régions. Toute chose qui a imposé la fermeture des salles de classe et des bâtiments administratifs.
Ce qui dénote que l’Accord dit de paix dont la mise en œuvre connait de nombreuses difficultés est loin des préoccupations des jihadistes.
Déterminé à soutenir l’Islam et les musulmans à, bien entendu, l’encontre des principes sacro-saints de l’Islam même, le Chef jihadiste, Iyad Ag Ghali, et son allié du Centre du pays, Amadou Kouffa, sont décidés à en découdre avec l’Etat malien.
La semaine dernière, dans la Commune rurale de Mondoro, Cercle de Douentza, Région de Mopti, les jihadistes ont sévèrement tabassé un marabout pour avoir porté, sur lui, des pièces d’identité nationales du Mali.
Selon nos sources, les jihadistes ont, d’abord, déshabillé le pauvre Marabout avant de lui faire administrer 70 coups de fouets dont 35 coups de cravate pour la carte NINA et 35 autres pour la carte d’identité nationale avant de brûler les pièces d’identité en question.
Selon toujours notre source, le marabout, grièvement blessé au dos, a traversé toutes les Régions de Mopti et Ségou pour venir se refugier à Niamana-ATTbougou. Mais, aux dernières nouvelles, l’innocent marabout, trop traumatisé et devenu paranoïaque suite aux violences vécues, a dû quitter ce quartier aussi. Car, pour lui, c’est la porte d’entrée de Bamako et le jour où ses bourreaux jihadistes attaqueront la ville de Bamako c’est par là-bas qu’ils commenceront à commettre leurs odieux crimes.
Tel est, en substance, le vécu au quotidien des Habitants de bien de localités du Nord et du Centre de notre pays. Des endroits où est réclamé à cor et à cris le retour de l’administration. Mais en vain.
Rappelons que dans le passé, c’était les écoles qui étaient la cible de ces jihadistes qui exigeaient aux Enseignants de faire apprendre le Coran aux élèves ou, à défaut, d’arrêter les cours.
En fait, depuis la signature de l’Accord d’Alger II, ces bandit armés et sans foi ni loi intensifient leurs actes terroristes contre les paisibles citoyens du Nord et du Centre sans défense.
La question qui taraude aujourd’hui les esprits dans cette situation est de savoir à quand le retour de l’Administration et les forces armées et de sécurité nationale pour assurer la sécurité des personnes et des biens.
Fatigués de vivre cette situation, les citoyens des Régions du Centre et du Nord du Mali ne cessent d’appeler le Gouvernement et la Communauté internationale à la rescousse.
Nord du Mali carte d’identité nationale malienne cible jihadistes
Habi Sankoré et Mahamadou Sarré
Source: Le Soft