Dimanche marquait pour la Libye le deuxième anniversaire de l’accord politique de Skhirat créant le gouvernement d’union nationale. Une institution reconnue par l’ONU mais ne contrôlant qu’une partie de l’ouest du pays. Ce même jour, Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est, a déclaré à la télévision que ces accords n’avaient plus lieux d’être. Au grand dam des Nations unies.
Un accord de Skhirat qui n’est plus que « de l’encre sur du papier », un gouvernement d’union nationale dont « la légitimité a été remise en cause dès le premier jour ». Khalifa Haftar a eu des mots très durs pour célébrer les deux ans du texte signés sous l’égide de l’ONU.
L’accord de Skhirat donnait deux ans au gouvernement d’union nationale pour mettre fin à la division politique. Constatant l’échec, l’officier militaire a donc annoncé sa mort à la télévision.
Khalifa Haftar prône une politique de la table rase, dans laquelle son armée serait la seule institution capable de répondre à « la volonté du peuple libyen libre ».
L’ONU, elle, ne fait pas le même constat. Ce dimanche, Ghassan Salamé, le chef de la mission des Nations unies en Libye, a de nouveau martelé que le processus politique était « la seule voie pour la stabilité et l’unité du pays ». Pour le diplomate, l’objectif demeure la tenue d’élections, notamment présidentielle, en 2018.
Khalifa Haftar s’est dit prêt à participer à ses élections. Mais à ses conditions. Samedi, il ainsi exigé que le commission électorale s’installe ailleurs qu’à Tripoli. Une ville qu’il juge sous influence des Frères musulmans.
Libye pour Khalifa Haftar, l’accord de Skhirat expiré
Source: RFI