Eux, au moins, ils sont vendus et leurs nouveaux propriétaires font l’effort de débourser des sous pour les acquérir, au vu et au su de tout le monde, et cela depuis des lustres.
Par contre, ces autres sont esclaves, dès la naissance, et personne ne s’en émeut alors que ça se passe presque sous nos yeux. Arrêtons donc ce bal des hypocrites par ces indignations sélectives, cessons de jouer à la star d’un jour et attaquons nous au mal à la racine, en remontant dans l’histoire récente, pour situer les vraies responsabilités et identifier tous les bénéficiaires directs et indirects de l’horrible trafic. Et, s’il vous plait, ne créez pas ou n’encouragez pas la création de “Commissions indépendantes d’enquêtes” avant de sévir car tout le monde savait tout. D’ailleurs ce mutisme total, sur fond d’indifférence effroyable sur le sujet, arrangeait tout le monde.
James Brown, dans son fameux “It’s man’s world”, regrettait que l’homme ait créé l’argent pour acheter un autre homme. Il doit bien se retourner dans sa tombe aujourd’hui …
La vidéo de l’indignation
Comme vous l’avez tous regardé sur la vidéo qui circule, des maliens et des guinéens sont nommément cités comme faisant partis des organisateurs de ces ventes. Ils opéraient bien avant l’éclatement de cette affaire libyenne et en dehors de ce pays. Si ces informations sont avérées, la première question qui vient à l’esprit est de savoir si les autorités maliennes et guinéennes étaient au courant ou pas de cette situation. Si oui alors des explications sont nécessaires sur les actions entreprises par elles. Si non, alors des failles sérieuses dans les services de renseignements de ces pays sont la puisque ces pays disposent à la fois d’ambassades et de consulats dans ces zones.
Pour tous ceux qui se battent pour cette cause, n’acceptez aucune commission d’enquêtes si vous n’en faites pas partis. Sinon les commanditaires ne seront jamais découverts et le trafic continuera de plus belle. Nous découvrons, à travers cette vidéo en français que les ventes commencent dès le Niger et le Tchad avec des passeurs ivoiriens, nigériens, etc.
D’autres vidéos contenant des témoignages encore plus explosifs existent. Bref, tous les pays du Sahel semble concernés et ce sont les noirs qui vendent directement d’autres noirs. Donc si enquêtes il y a, il faut les mener, simultanément, dans tous ces pays.
Des zones d’ombres
Dans cette histoire de vente d’esclaves noirs, jusqu’ici, nous n’avons réussi qu’à identifier quelques branches de l’arbre. Le tronc et la racine sont à rechercher et pour cela, il faudra bien scruter les océans et atterrir dans les pays dits “civilisés” pour étudier les plans, rapports, résolutions, directives, dispositifs, orientations, lois, règlements, mémorandums, instructions, accords, stratégies, etc. pris par lesdits pays pour contrer les vagues d’immigrants.
Un petit indice pour situer sa route: quand on décide, unilatéralement, de provoquer une guerre en Libye, uniquement, pour exécuter Khadafi qui voulait se mettre à table et qu’après on recule les frontières européennes jusqu’en ….Libye, uniquement pour contenir des “envahisseurs”, il y a lieu de se demander si un génocide n’était pas cyniquement en préparation. En effet, des papiers sont signés et des fonds envoyés aux autorités libyennes pour refouler les immigrants. Un pays en plein chaos qui n’a pas fini de régler ses problèmes internes et qui se fiche pas mal de s’occuper d’autre chose ! Des individus sans foi ni loi ni ADN en ont profité pour se faire plein les poches.
Un autre indice: l’Afrique est assise sur des richesses énormes. D’autres viennent les exploiter mais exclusivement à leur compte, plongeant l’Afrique dans un dénuement total. La mal gouvernance se généralisant dans certains pays, les jeunes complètement démunis et abandonnés tentent l’aventure mais plongent dans l’enfer sur terre!
Bref, pour en revenir aux vraies sources du mal, ce sera un travail hautement intellectuel et titanesque. Mais, malgré que nous soyons des “nègres” nous avons assez de compétences à travers le monde pour mener cette tache jusqu’au bout.
Cependant, il y a lieu d’ajouter, en guise de conclusion de ce post, que la collaboration et la coopération avec les autorités des pays africains cités sont une nécessité pour mener à bien la mission. Il n’y aura aucune place pour les clivages majorité/opposition car ce problème intéresse toute l’humanité.
Trafic porté sur la place publique par une journaliste de CNN et indignation sélective générale. Certains ont même changé leurs photos de profil sur Facebook et c’est tout à leur honneur. Mais, et après ???
Rien. Zéro pointé! Les Rois continuent de voyager dans leurs Oiseaux de malheur, volant de sommets en conférences suivis de shopping de luxe dans les grands magasins du monde, dilapidant ainsi les maigres ressources de leur pays, les lettrés, semi lettrés et analphabètes s’entredéchirent sur les réseaux sociaux, sur fonds d’intox et de règlements de comptes, chacun défendant bec et ongles son idole ou son guide, au détriment de celui d’autres, les bonnes photos de profil habituelles reviennent et tout le monde oublie l’esclavage. Alors que ce dernier continue de plus belle. Oui nos frères, sœurs, cousins, tontons et autres continuent d’être vendus en Lybie. Avant de finir d’écrire ce post, des dizaines de noirs auront été vendus en Lybie et ailleurs, de nombreux esclaves de naissance auront été mis au monde, d’autres noirs s’apprêtent à rejoindre ceux qui n’ont pas eu la chance d’être rapatriés, grossissant ainsi les effectifs dans les hangars de vente et les esclavagistes sans frontière se frottent les mains. Dans l’indifférence générale.
Cela ne peut et ne doit point perdurer. S’il y’a un sujet qu’il ne faut jamais traiter à la légère ou jeter dans les oubliettes, c’est bien celui-là.
Mountaga Touré
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Source: Le Démocrate