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Zimbabwe: le chef militaire qui a forcé au départ Mugabe nommé vice-président du parti au pouvoir

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Harare – L’ancien chef de l’armée zimbabwéenne qui a dirigé le coup de force ayant mis fin en novembre au règne de 37 ans de Robert Mugabe a été nommé à la vice-présidence du parti au pouvoir, a annoncé samedi la présidence.

Le général à la retraite Constantino Chiwenga a été nommé “avec effet immédiat” pour seconder le nouveau président du pays Emmerson Mnangagwa à la direction de la ZANU-PF, a écrit dans un communiqué le porte-parole de la présidence, George Charamba.

L’ex-ministre de la Sécurité intérieure longtemps en poste sous Mugabe, Kembo Mohadi, a également été nommé vice-président du parti.

Ces nominations devraient être suivies par celle des deux hommes comme vice-présidents de l’Etat zimbabwéen.

Le général Chiwenga a pris sa retraite de l’armée cette semaine.

Traditionnels soutiens du régime depuis l’indépendance du pays en 1980, les militaires sont intervenus dans la nuit du 14 au 15 novembre dans les rues de Harare pour dénoncer le limogeage par M. Mugabe du vice-président Emmerson Mnangagwa.

Placé en résidence surveillée, le vieux président, âgé de 93 ans, a démissionné une semaine plus tard, lâché par son parti.

Le coup de force des militaires visait à empêcher la première dame, à l’époque, Grace Mugabe, de succéder à son mari. C’est elle qui avait obtenu le départ du vice-président, considéré jusque-là comme le dauphin du “camarade Bob”.

M. Mnangagwa a été investi président par intérim jusqu’aux élections prévues à la mi-2018.

Il a déjà nommé plusieurs généraux au gouvernement et à l’état-major de la Zanu-PF.

Le nouveau président a notamment nommé l’ancien chef des Forces aériennes Perrance Shiri ministre de l’Agriculture. Un autre général, Sibusiso Moyo est devenu ministre des Affaires étrangères.

Constantino Chiwenga “a joué un role déterminant dans la transition entre Mugabe et Mnangagwa. Il n’y avait pas d’autre façon pour le remercier que de lui donner la vice-présidence”, a estimé Sabelo Ndlovu-Gatsheni, professeur de l’Université d’Afrique du Sud.

“Je ne pense pas que l’intervention des militaires dans la vie politique soit bonne pour la démocratie. A l’approche de nouvelles élections, nous ne savons pas quel va être le rôle des militaires”, a poursuivi M. Ndlovu-Gatsheni.

“L’armée ne fait pas dans la persuasion, elle use de violence, c’est là où se situe le danger”.

Candidat de la Zanu-PF à la présidentielle, M. Mnangagwa a promis des élections “libres et justes”. Mais ses critiques en doutent, rappelant qu’il avait été l’un des exécuteurs de la répression ordonnée pendant l’ère Mugabe.

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(©AFP / 23 décembre 2017 15h27)

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