Qu’on l’aime ou non, le général Amadou Toumani TOURÉ (ATT) a mérité de la patrie malienne. Pour cinq grandes raisons :
* Le 26 mars 1991, il a pris les armes pour instituer au Mali le pluralisme politique demandé par le peuple ;
* Exemple rarissime en Afrique, il a conduit une Transition exemplaire et remis, le 8 juin 1992, le pouvoir à Alpha Oumar Konare, un président civil élu ;
* De retour au pouvoir de 2002 à 2012, il a rassemblé tous les fils du pays pour réaliser des chantiers socioéconomiques gigantesques;
* Bien qu’il ait reçu des offres, notamment tchadiennes, tendant à mater les putschistes de 2012, il a refusé de verser le sang des Maliens et préféré quitter le pouvoir;
* Enfin, en avril 2012, ATT a accepté de démissionner pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel.
Ceux qui critiquaient le président ATT au sujet de sa gestion du Nord ont fini par comprendre que ses propositions étaient les meilleures : créer un front antiterroriste regroupant tous les États voisins du Mali et promouvoir le développement du Nord. ATT ne voulait pas faire seul la guerre car il savait que l’armée malienne n’était pas de taille à vaincre toute seule les hordes séparato-terroristes qui rôdaient aux frontières…
Je souhaite un bon retour à ATT. Je souhaite surtout qu’il mette au service du Mali son expérience pour rassembler (encore une fois) les Maliens et résoudre le conflit qui menace l’existence même de notre belle patrie.
Mais question : ne faudrait-il pas pousser plus loin l’élan de réconciliation nationale en libérant le général Sanogo et ses compagnons ? N’est-il pas temps de trouver une solution politique à la division de l’armée ? Ne fait-on pas peser un grave risque sur la paix sociale en faisant retourner ATT dans un pays où restent détenus ses tombeurs d’hier ?
ATT à mérité patrie
Cheick Oumar Konaré
