Il s’agit pour le nouveau Premier ministre de réussir là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué : la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger et la lutte contre l’insécurité au nord et au centre du pays
Vingt-quatre heures après la démission d’Abdoulaye Idrissa Maïga le vendredi 29 décembre, SoumeylouBoubèyeMaïga (qui n’est plus à présenter) a été nommé Premier ministre. Le lendemain, son gouvernement de 36 membres a été formé.
Qui l’aurait cru ? Boubèye, un jour, Premier ministre d’IBK ? Il y a 15 ans, c’était inimaginable. Il fallait être un professionnel de la politique, un homme averti, un visionnaire, qui n’insulte pas l’avenir pour réussir une telle démarche.
Ce couronnement en dit long sur le parcours politique, la combativité, l’engagement et la détermination de Boubèye à atteindre un objectif. L’ultime serait, sans doute, de se hisser où se trouve présentement son patron IBK. Mais, il est patient et attend assurément un éventuel second mandat du locataire de Koulouba pour cet autre combat à l’horizon 2023. Que Dieu nous accorde longévité pour en être les témoins.
Pour l’instant, il s’agit pour Boubèye de réussir là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué : la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger et la lutte contre l’insécurité au nord et au centre du pays. Il sera essentiellement jugé sur ces deux points. Les Maliens l’attendent de pied ferme sur cette problématique. Maintenant, c’est quitte ou double. Comme on le dit, c’est jouer à quitte ou double, de manière à annuler ou doubler les résultats des parties précédentes. C’est bien le tout pour tout.
Si Boubèye échoue, il ferait battre IBK à la présidentielle prochaine. Par contre, s’il réussissait, la victoire d’IBK sera éclatante. Le président sortant le sait bien. C’est pourquoi, il a choisi ce beau et vrai cheval qui, on le pense, n’est pas le cheval de Troie, comme le laissent entendre certaines mauvaises langues.
La réussite de Boubèye est indispensable pour un Mali débout, réconcilié avec lui-même, respectueux des valeurs démocratiques. En tout cas, le tout-nouveau Premier ministre est en terrain connu. Il sait tout. Il a tout pour réussir sa mission. Il est connu pour sa méthodologie, son organisation, son pragmatisme dans le travail. Ce qui importe pour lui, c’est bien le résultat.
Homme de crise, Boubèye n’excelle que dans l’adversité, les situations difficiles. Son mentor Konaré ne dira pas le contraire. Idem pour le défunt Collectif des partis politiques de l’opposition de 1997. L’ancien président ATT, son frère et ami, en sait aussi quelque chose. Aujourd’hui, c’est avec son camarade IBK que Boubèye est invité à mettre son génie créateur au service du Mali.
Le contexte actuel est certainement plus difficile que les précédents. Pour autant, l’échec n’est pas permis pour Boubèye.
Edito Boubèye échec interdit
Elhadj ChahanaTakiou
Source: 22 Septembre