Dans les coulisses de la nomination de SoumeylouBoubèyeMaïga et la formation de son gouvernement, des citoyens de toute catégorie socio-professionnelle se sont prêtés à nos micros.Ils se sont prononcés sans détour, entre autres,sur leurs appréhensions et leurs attentes.
Lisez-plutôt.
Aly Tounkara, enseignant chercheur à l’Université : « Le nouveau PM va-t-il réussir dans sa mission ? L’espoir est maigre ».
La trajectoire politique de tout nouveau Premier Ministre (PM), Monsieur SoumeylouBoubèyeMaiga, nous rappelle une répartie de Michel Rocard à qui un journaliste demandait : « c’est important, l’honneur en politique ? », et qui répondit : « quand tout va mal, il reste plus que ça ! ». En analysant la situation politico-sécuritaire aujourd’hui, on peut dire sans équivoque que tout va mal et qu’en effet c’est une question d’honneur pour son excellence Monsieur Maiga de tout mettre en œuvre afin de redorer son blason.
Est-il nécessaire de rappeler le lien qui unit honneur et responsabilité chez l’élite politique malienne ?
Cette nomination est précieuse à plus d’un titre dans le contexte malien car, en plus de nous informer de la non cohérence du parcours politique du PM (de la transition de 1991 à nos jours, il a toujours été aux côtés du pouvoir sans sélectivité) et celle du quinquennat du président Ibrahim Boubacar Keita (son cinquième premier ministre). Elle nous rappelle surtout de ne jamais réduire nos analyses aux illusions optiques de l’instant et de succomber aux sirènes de la Realpolik. La conscience politique est fondamentale dans la gouvernance et Monsieur Maïga est de ce point de vue un extraordinaire témoin de l’existence de deux (02) Mali : le Mali officiel des gouvernants (où l’on vit dans la quiétude et la tranquillité de l’âme) et le Mali réel des gouvernés (caractérisé par une misère absolue et un avenir incertain).
Pour connaître la nature de la future gouvernance du nouveau PM, il faut donc la saisir à partir de ce que les sociologues appellent les dimensions synchroniques et diachroniques, c’est-à-dire son passé et les enjeux auxquels il fait face. Si certains saluent l’expérience et la tactique du nouveau PM dans la gestion des affaires publiques, il apparaît important de rester dans un optimisme prudent, car tous les signaux sont au rouge et les huit mois restants d’ici à l’élection présidentielle, ne suffisent pas pour relever les défis sécuritaires, politiques, économiques voire existentiels du moment.
Le PM va-t-il réussir dans sa mission ? L’espoir est maigre a t-il estimé.
MolobalySamaké, Secrétaire général du mouvement Horonya : « J’apprécie beaucoup les qualités de l’homme »
La nomination de SoumeylouBoubèyeMaiga à la primature est une bonne chose. Car le pense bien que c’est le bonheur du Mali. Il a des expériences et il connait les différents acteurs sur le terrain. Il est avec le président depuis le premier tour. J’apprécie beaucoup les qualités de l’homme. Les maliens doivent unir leurs efforts pour aider IBK, car son échec n’est pas loin du déclin du Mali. Je lui souhaite une bonne chance pour le bonheur du Mali.
Nia Dialla Keïta, journaliste à l’expressdumali.com : « Un gouvernement de surprise et de trop »
Le Gouvernement de SoumeylouBoubèyeMaiga, en me posant la question de ce que je pense de ce gouvernement, je dirai que c’est un gouvernement de surprise et de trop. Je l’ai dit parce-que la mise en place de ce gouvernement est subitement intervenue, suite à la démission du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga et cela sans la moindre compréhension de la population. S’il y a une affaire politique entre ces dirigeants, c’est un problème que j’ignore. Alors c’est le mandat du président que je vois et que tout le peuple malien voit. Un régime dans lequel on change du jour au lendemain et qui est à son 5ème gouvernement. Ce changement prouve à suffisance qu’on n’avance pas. C’est un vrai problème pour ces dirigeants et surtout pour l’administration malienne car, comme on le dit, l’administration est une continuité, mais tel n’est pas le cas au Mali. Aussi, si on regarde le nombre des ministères avec les différents gouvernements qui se sont succédé, c’est toujours du pléthore. Ainsi, dans les précédents soit avec 35, ou de fois 36, 34 e aujourd’hui avec un gouvernement de 36 membres et qu’on n’arrive pas à travailler. C’est un véritable problème que je déplore et que tout le Mali regrette, vu le pourcentage des électeurs qui ont massivement élu IBK à la tête de la magistrature suprême. Enfin, je profite de l’occasion pour lancer un appel au Président, au Premier ministre et à son équipe de bien vouloir écouter le peuple, afin de travailler à suffisance pour de service à la nation.
Fatoumata Doumbia dite Fifi, Enseignante : « 5 ans de pouvoir 5 gouvernements, un manque de solution au problème du pays par le Président IBK et son équipe ».
Mon avis par rapport à la nomination de Monsieur SoumeylouBoubèyeMaiga à la tête de ce 5ème gouvernement en 5 ans du pouvoir de SEM Ibrahim Boubacar Keita. Moi personnellement je ne fais pas beaucoup de confiance à cette nouvelle équipe de Boubèye pour faire face aux défis qui les attendent. Car, selon mes analyses de la situation, ce 5ème gouvernement, comme les précédents, est, à l’évidence, incapable de répondre à l’ampleur et à la gravité de la crise malienne, qu’il s’agisse de l’impasse du processus de paix, de l’embrasement du Centre ou de la mauvaise gouvernance.
Damou Traoré, technicien en électricité : « je ne pense pas que cette nouvelle équipe va faire mieux que les autres »
Comme à chaque veille de fête, ou d’évènement de fin d’année, on a appris avec une grande surprise à travers les médias, le départ brusque d’Abdoulaye Idrissa Maiga de la primature la semaine passée. La nouvelle n’a pas surpris les observateurs avertis de la politique malienne. Mais nous autres si. A l’heure où je te parle, à part le Premier ministre Boubèye et les anciens membres du Gouvernement du PM sortant, je ne connais pas le reste du groupe de Boubèye. Mais, de toutes les façons je ne pense pas que cette nouvelle «équipe va faire mieux que les autres ».
Nouveau gouvernement Maliens réagissent
Source: 22 Septembre