Depuis le lundi 18 décembre 2017, les syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 (SYDEF, SYNEB, SYNESEC, SYNEFCT, FENAREC, SYPESCO) sont en grèves de 216 heures soit neuf(9) jours. C’est ainsi que nous avons eu un échange, hier mercredi, avec le porte-parole du collectif, Adama Fomba afin d’en savoir davantage sur les contours de ce mouvement de grèves enclenché par les enseignants du secondaire et du fondamental. Comme raison principale de la reprise des hostilités, il a évoqué le non-respect des engagements de la part du gouvernement par rapport à l’adoption du statut autonome des enseignants de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’enseignement préscolaire et spéciale.
Le pays : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Adama Fomba : Je me nomme Adama Fomba, porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 non moins secrétaire général du syndicat des professeurs de l’Enseignement secondaire des collectivités (SYPESCO). Le collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016 est composé de six syndicats notamment : le SYDEF, le SYNEB, le SYNESEC, le SYNEFCT, la FENAREC et le SYPESCO
Vous êtes en grève de 216 heures depuis le 18 décembre 2017, pouvez-vous nous faire le point de vos doléances ?
Le 11 décembre 2017, nous avions déposé un préavis de grèves de 216 heures soit neuf jours. Ces grèves concernent deux points à savoir l’adoption immédiate du projet portant statuts du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’enseignement préscolaire et spécial ; et la promulgation et l’application de ladite loi. La première partie de la grève s’étendait du lundi 18 décembre au vendredi 22 décembre 2017. La seconde partie a commencé le mardi 2 et prendra fin le vendredi 5 janvier prochain.
3- Selon vous, où se situe le blocage ?
Aujourd’hui, nous avons constaté la mauvaise volonté, la mauvaise foi et le non-respect de l’engagement de la partie gouvernementale. Dans le procès-verbal du 2 mai 2017, les deux parties s’étaient convenues que le projet de loi du statut soit déposer à l’Assemblée Nationale afin qu’il soit adopté à la session d’octobre 2017. Mais ce n’est que le 27 novembre 2017 que le gouvernement a déposé le projet de loi sur la table de l’Hémicycle sachant très bien que la fin de la session d’octobre était prévue pour le 15 décembre 2017.
Donc, les députés n’ont pas pu avoir le temps nécessaire pour étudier le contenu du projet de loi pour pouvoir voter. La session a pris fin avant qu’ils ne mettent le temps nécessaire pour analyser le projet pour l’adoption. Pour nous, la faute incombe au gouvernement. Il n’a pas fait le travail qu’il devait faire dans le temps. Il n’a pas respecté son engagement. Donc, le gouvernement est le responsable du blocage de l’adoption de ce projet de loi. Aujourd’hui, le dossier se trouve au niveau de l’Assemblée Nationale. Elle n’attend que l’instruction du gouvernement pour une session extraordinaire pour pouvoir l’adopter.
Quelles sont les perspectives pour faire aboutir à vos doléances ?
Nous allons entreprendre toutes les actions légalement possibles pour faire aboutir nos doléances. Nous avons constaté que nous sommes en face d’un gouvernement qui ne respecte pas ses engagements. Le président de la République comme le gouvernement, personne ne respecte son engagement .Nous, syndicats sommes déterminés aussi bien que nos militants.
Les enseignants, de Kayes à Tombouctou observent cette grève et nous allons pouvoir tenir jusqu’à la satisfaction totale de nos doléances.
Apres ces 216 heures, si rien n’est fait, qu’allez-vous faire ?
Nous sommes en train de planifier cela. Nous sommes en train de voir quelles sont les actions à entreprendre pour nous faire entendre. Nous avons constaté, aujourd’hui, que le président IBK et son gouvernement n’ont aucun intérêt pour l’école publique parce que leurs enfants n’en fréquentent pas. Nous allons faire tout pour satisfaire nos doléances afin que les élèves maliens puissent trouver un enseignement de qualité. Apres les 216 heures, nous allons faire des comptes rendus et nous allons proposer d’autres actions à mener. Nous n’allons pas céder.
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Par Boureima Guindo
Source: Le Pays