Dans un entretien accordé le 03 avril 2017 à Al Massar, la revue hebdomadaire d’Al Qaida dans la péninsule arabique (AQPA), Iyad Ag Ghali menaçait explicitement la France et les pays qui le soutiennent dans sa guerre contre le terrorisme, notamment dans le Sahel. Dans le lot des pays visés par le nouveau chef du groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ou Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin, figure bien le Sénégal. “Nos ennemis sont les ennemis des musulmans, les juifs et les chrétiens, mais c’est la France qui reste notre ennemi historique dans cette partie du monde islamique. La France et ceux qui l’aident, comme l’Amérique, l’Allemagne, la Suède, et d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest qui les ont rejoints : le Tchad, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal ou encore le Niger”, disait l’ancien émir d’Ansar Dine bombardé chef du GSIM. Une menace qu’il faut prendre très au sérieux en raison des faits d’armes d’Iyad Ag Ghali à la tête d’Ansar Dine créé en 2012.
Avec Aqmi et le mouvement pour l’Unicité et le Djihad (MUJAO), cette mouvance a occupé les régions du nord Mali en 2013 avant d’en être délogé par l’armée française un an plus tard à la faveur de l’opération Serval. Aussi, Ansar Dine a revendiqué beaucoup d’attaques contre les forces armées maliennes. Mieux ou pis, à travers sa branche du Macina dirigée par le Malien Amadou Kouffa, Ansar Dine endossait la responsabilité dans l’attentat ayant visé en novembre 2015 le Radisson Blu de Bamako. Une attaque qui a fait 22 morts dont un citoyen Sénégalais répondant au nom de Assane Sall. C’est dire qu’Iyad ag Ghali n’est pas un enfant de choeur surtout qu’au moment où il profère des menaces contre la France et ses alliés, un attentat était en gestation contre le Sénégal.
Selon des informations obtenues par Dakaractu, Ansar Dine projetait de s’attaquer à des cibles bien déterminées au Sénégal mais aussi en Gambie. Nos radars fureteurs ont pu apprendre que les jihadistes avaient choisi le 04 avril 2017, jour de l’indépendance du Sénégal pour passer à l’assaut. Ils n’ont pu le faire. Ce n’est pas faute de disposer d’hommes et d’armes à suffisance. D’après les informations en notre possession, les jihadistes détenaient par devers eux 500 kg de C4 pour fabriquer des explosifs. Leur projet échoua mais pour autant, ils n’enterrèrent pas leur désir de s’en prendre au Sénégal. Une nouvelle date est fixée. Le 1er septembre qui coïncidait avec la célébration de l’Eid Al Kabir (Tabaski). Là aussi, c’est un fiasco. Ces échecs s’expliquent par la surveillance accrue des échanges entre jihadistes par les services de sécurité sénégalais. En effet, un dispositif de cybersurveillance à même de faire capoter toute tentative de mener des actions subversives à connotation jihadiste sur le sol sénégalais. Pourtant, Ansar Dine croyait avoir pris toutes les précautions pour un coup d’éclat qui rappellerait au Sénégal qu’il n’est pas à l’abri. En effet, nos informations révèlent que, de faux passeports étaient confectionnés pour les quatre hommes du commando qui devaient séjourner dans le sud du Sénégal en attendant les directives de leurs chefs.
Dans le même créneau, ils s’étaient convaincus d’avoir appris des erreurs de l’Imam Alioune Badara Ndao. “Nous ne devons pas commettre les mêmes erreurs que l’Imam Aliou Ndao (…) Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes des combattants de l’Islam”, se targuaient-ils. Maintenant reste à mettre un nom sur ces erreurs de l’Imam Ndao, présentement en détention préventive pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
Dans tous les cas, il ressort des auditions de Matar Diokhané que ce dernier a eu à rencontrer l’un des précurseurs du jihad dans le Sahara ou le Ben Laden du Sahara, Mokhtar Belmokhtar. C’était en 2011. Diokhané quitte la Mauritanie par Bus Senef pour rejoindre Kidal en passant par Gao. Sa rencontre avec le chef d’Al Mourabitoune se déroule en dehors de Kidal. Le jihadiste mauritanien Abu Ibrahim qui pourrait bien être Hacene Ould Khalil connu pour être à l’époque le bras droit de Belmokhtar. Au cours de cette rencontre, Diokhané est mis au parfum d’attaques au nord du Mali. Il était convenu que le Le sénégalais qui rejoindra plus tard Boko Haram fasse une formation militaire de quinze jours pour intégrer Al Qaida au Maghreb Islamique mais lui préfère retourner en Mauritanie pour approfondir ses connaissances théologiques. Entre 2014 et 2015, il est repéré à Handak. Après avoir bénéficié de fonds d’Abubakar Shekau d’un montant de 6 000 000 nairas (environ 9 millions FCFA), il organise le retour de Sénégalais ayant combattu pour Boko Haram. Mais il est arrêté alors qu’il essayait de libérer ses combattants interceptés au Niger par les forces de sécurités nigériennes. Il s’en suivra leur extradition au Sénégal où ils seront jugés le 14 février prochain.
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Source: dakaractu.com