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Offensif à Pékin, Macron peine à infléchir une relation déséquilibrée

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Pour sa première visite en Chine, Emmanuel Macron a décroché la promesse d’un gros contrat nucléaire, mais sans percée majeure pour refonder une relation déséquilibrée, qui a poussé Paris à s’alarmer des risques de “pillage” technologique chinois.

Le président français a placé d’emblée sa visite sous le signe des routes de la Soie, réclamant que la France et l’Europe participent pleinement à ce colossal projet, lancé par la Chine afin de construire des infrastructures de transport ente l’Europe et l’Asie.

“Ces routes doivent être partagées”, a-t-il lancé lundi, se posant en leader de l’Europe. “Elles ne peuvent être les routes d’une nouvelle hégémonie”.

Mardi, lors d’une réception officielle, le président chinois Xi Jinping lui a répondu que “comme dit le président Macron, ce projet n’appartient pas à un seul pays” mais “reflète la vision chinoise d’une gouvernance mondiale”.

Sa visite a débouché comme prévu sur la signature d’un liste d’accords, mais sans chiffrage total.

L’accord le plus important est l’engagement de signer dans trois mois la fourniture par Areva d’une usine de retraitement des déchets nucléaire, en négociation depuis dix ans.

Mais si le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a évoqué un contrat de “10 milliards d’euros immédiats”, qui “sauverait la filière nucléaire” française, l’Elysée n’a donné aucun chiffre.

CFM International, coentreprise de Safran et General Electric (GE) dans les moteurs d’avions, a aussi annoncé un contrat d’achat, de services et de maintenance avec la compagnie chinoise Spring Airlines pour un montant total de 2,9 milliards de dollars.

Cette visite n’a pas pour but de “venir chercher un maximum de contrats avec des montants affichés très élevés” qui ne correspondent pas toujours à la réalité, a fait valoir Emmanuel Macron.

Reste que le président français a réclamé à chaque prise de parole en Chine le rééquilibrage d’une relation où la France accuse un déficit commercial de 30 milliards d’euros. En échange, a-t-il dit, la France accepterait davantage d’investissements chinois.

Mais avec des limites, ont averti, sans prendre de gants, le président et encore plus Bruno Le Maire.

“On accepte des investissements sur le long terme et pas des investissements de pillage”, a lancé ce dernier devant la presse. “Toute la difficulté est de savoir comment on accroît notre part de marché en Chine sans devenir des vassaux de la Chine”.

Selon lui, les investisseurs chinois “ne connaissent que le rapport de force”. Ils ont pour stratégie le dépassement: non plus imiter les technologies françaises mais les dépasser”.

– Centre Pompidou chinois –

Emmanuel Macron s’est félicité d’un accord très attendu sur la levée de l’embargo chinois sur la viande de bœuf française, promis pour “dans les six mois”, sur un partenariat pour créer un Centre Pompidou d’art contemporain à Shanghai, ou encore sur un meilleure ouverture du marché chinois au porc et au lait français.

En revanche, même si Airbus a conclu un protocole d’accord en vue d’augmenter sa cadence de production de l’A320 en Chine, le groupe européen n’a annoncé aucune vente d’appareils, fait rare pour une visite présidentielle française.

A titre de comparaison, lors de la visite du président américain Donald Trump à Pékin en novembre, Boeing avait signé des commandes chinoises pour 300 appareils, d’un montant catalogue de 37 milliards de dollars.

La visite d’Etat s’est toutefois déroulée sans heurts, avec un long entretien lundi soir et un dîner à quatre des couples présidentiels, puis une visite d’Emmanuel et Brigitte Macron à la Cité interdite mardi matin. Le président français a offert à son hôte un cheval de la garde républicaine.

“Cette visite injecte un nouvel élan” à la relation sino-française et “ouvre un nouveau chapitre”, a déclaré Xi Jinping lors d’une déclaration conjointe au Palais du peuple, où il a reçu le président français avec tous les honneurs.

Mercredi, M. Macron devait se rendre à l’Académie spatiale où la France et la Chine développent ensemble un satellite d’observation de la Terre. L’occasion de rappeler que Paris compte désormais d’abord sur la Chine, premier pollueur mondial, pour lutter contre le réchauffement climatique, après le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris.

AFP

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