Hier mercredi 10 janvier 2018, à l’appel de plusieurs associations de jeunes (Mouvement ‘’On a tout compris, waati sera’’, ‘’Mouvement ça suffit’’…) une centaine de personnes ont voulu manifester devant l’ambassade de France à Bamako. Les manifestants ont été violemment dispersés par les forces de l’ordre. Certains manifestants et des journalistes ont été brutalisés par les forces de l’ordre. Dans une déclaration distribuée à la presse, les manifestants invitent le gouvernement Français : « à rester strictement dans le cadre de sa mission officielle de soutien à notre Etat et de lutte sincère contre le terrorisme, à être davantage impartiale entre les groupes armés, parties prenantes au processus de paix ; à cesser immédiatement le cantonnement inacceptable et insultant de l’Armée malienne sur son propre territoire où une guerre est déclenchée contre les terroristes ; à cesser immédiatement de mettre notre gouvernement au même pied d’égalité que n’importe qui juste parce qu’il est armé et à clarifier son agenda au Mali par les actes ».
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La journaliste Halima Ben Touré, violentée par les forces de l’ordre, témoigne
« Je suis régulièrement victime d’agression violente de la part de la police sur le terrain. Mais je ne dénonce très souvent pas parce que j’estime que ce sont les réalités de ce métier. Mais la goutte d’eau d’aujourd’hui a fait déborder le vase. J’étais ce 10 janvier devant l’ambassade de France à Bamako pour couvrir la marche de la jeunesse malienne qui dénonce le comportement “ambiguë ” de la France dans le dossier KIDAL. Quand je suis arrivée devant l’ambassade, les jeunes étaient dispersés par le gaz lacrymogène. J’ai donc voulu prendre des images et les policiers sont venus me crier dessus et certains sont allés jusqu’a me taper en disant que je suis partout, je suis dans toutes les activités avec ma caméra. Indignée, je me demande si cette instruction vient du ministère de la sécurité intérieure dirigée par SALIF TRAORE. Sinon comment comprendre qu’un policier frappe une journaliste juste parce qu’elle fait son travail? J’en suis indignée et foncièrement touchée. J’interpelle donc la direction nationale de la police et le ministère de la sécurité intérieure pour que plus jamais la presse ne soit victime de ce genre de barbarie. Que ça cesse! »
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Source: Le Républicain