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Editorial : La corruption, une gangrène

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La corruption, on ne cesse d’en parler ou de dénoncer en longueur de journée. Tous, nous sommes unanimes qu’elle sape les institutions démocratiques, ralentit le développement économique et contribue à l’instabilité gouvernementale. Malgré cela, elle gagne chaque jour un plus du terrain.

Le prédisent Ibrahim Boubacar Keïta,  on se souvient, avait placé l’année 2014 sous le signe de la lutte contre la corruption. Une décision qui a d’ailleurs été saluée par l’ensemble de la population malienne. Bientôt quatre ans après cette déclaration de guerre contre le mal du siècle, le constat reste toujours très amère. Pire, à l’occasion du Conseil des Ministres inaugural du Gouvernement dirigé par M. Soumeylou Boubèye MAÏGA, IBK a oublié  son ambitieux projet de lutte contre la corruption. Il s’est trouvé d’autres priorités que celle de la lutte contre la fameuse corruption.

Pendant ce temps, dans la rue, au bureau, en famille, à l’école…la  corruption règne en maitre absolu.  Le phénomène devient de jour en  jour un peu plus inquiétant. Car pour être nommé à un quelconque poste, il faut d’abord chercher les faveurs du chef hiérarchique. Pour être nommé ministre, il faut au préalable financer la campagne électorale du président ou être dans son cercle fermé. Pour passer à une classe supérieure sans effort, il faut verser du pot de vin au professeur. Pour être la vedette d’une structure, il faut  rester disponible pour le directeur général. Aujourd’hui, pour être à la fonction publique  ou même obtenir un marché public,  il faut soit avoir beaucoup d’argent ou avoir un bras long comme on aime bien le dire chez nous.

Mais dans tout ça même où la corruption tire son origine ?  À l’origine appelé pot de vin, le « pot » était le récipient de terre cuite ou d’étain dans lequel l’on servait le vin ou la bière. Dans la culture occidentale, on offre à une personne un « pot à boire » par sympathie ou en échange d’un petit service rendu. L’expression « donner un pot-de-vin » apparaît au début du XVIè siècle avec une connotation très innocente qui signifiait simplement « donner un pourboire». Ce pot pouvait être soit le liquide lui-même (le vin ou la bière), soit quelques pièces de monnaie ne représentant qu’une valeur symbolique. Au fil des siècles, cette coutume a pris une connotation plus péjorative et est devenuesynonyme d’illégalité et de corruption. La valeur de ce « pot » a pris une valeur beaucoup plus conséquente, qu’elle soit monétaire ou matérielle, désignée par le terme « corruption ».  Quand bien même le terme est péjoratif, il n’est pas assez fort pour décourager les corrupteurs et les corrompus. Ainsi, beaucoup de nos Etats peinent-ilsà sortir du gouffre à cause de ce phénomène devenu désormais un cancer pour beaucoup d’Etats africains comme européens, même si c’est en Afrique qu’elle tire la vedette. Si au fil du temps on commence à accepter la corruption comme une chose normale dans nos sociétés, en un mot  « institutionnalisée », il ne faut pas tout de même oublier qu’elle est et reste un crime.

Editorial corruption gangrène

Amadingué SAGARA

Source: SOLONI

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