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L’éducation malienne au fond du gouffre depuis très longtemps

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Des élèves dans une école primaire du Mali (Capture d'écran). © Unicef

 

Depuis plus d’une année, les syndicats de l’éducation « signataires du 15 octobre 2016 » observent une série de grèves concernant l’amélioration des conditions de vies et de travail des enseignants au Mali.  Au lieu de résoudre définitivement cette situation qui contribue à la baisse de niveau des élèves,  le gouvernement a plusieurs fois roulé dans la farine  ce collectif des syndicats. Comme l’union fait la force, les enseignants unis cette fois-ci sont déterminés voire engagés plus que jamais à aller jusqu’au bout pour que leurs doléances c’est-à-dire le statut du personnel enseignant en particulier soit voté au niveau de l’Assemblée nationale, promulgué et appliqué dans le plus bref délai.  On se rend absolument compte de cela car lesdits syndicats de l’éducation  venaient d’observer neuf (9) jours de grèves qui prirent fin le vendredi 05 janvier 2018. Cette grève qui a non seulement paralysé l’école malienne mais aussi a empêché la tenue de la composition du premier trimestre.

De même, pour se faire écouter définitivement, ceux-ci ont lancé jeudi 06 janvier 2018 un préavis de grève de 408 heures soient 17 jours à partir du   09 janvier 2018. Cette décision farouche diffusée de partout n’est pas tombée dans les oreilles d’un sourd. Ainsi, selon la lettre circulaire n002/18 des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ( SYLDEF, SYNEB, SYNESEC, FENAREC, SYPESCO) relative à la rencontre avec  ministre de l’éducation nationale samedi 06 janvier 2018, Monsieur HousseiniAmion GUINGO a urgemment fait des propositions  afin de stopper cette crise qui ne cesse de gagner de l’ampleur. Il s’agit de :

  • l’adoption du projet de loi du statut personnel enseignant au niveau de l’assemblée nationale au plus tard dimanche, 14 janvier 2018;
  • la promulgation de ladite loi au plus tard le 19 janvier 2018;
  • la convocation de la commission tripartite pour l’élaboration du projet de décret d’application dès lundi, 08 janvier 2018;
  • l’application de la grille annexée au statut se fera sentir sur les salaires au plus tard fin février 2018 avec un effet rétroactif.

Malgré ces propositions dont l’exécution à la lettre permettra la satisfaction totale des syndicats et la sortie de l’école malienne au plus profond du gouffre amer, les syndicats se méfient complément des propos venant d’un gouvernement qui n’a jamais été capable de respecter ses engagements pris lors des négociations précédentes. La question que l’on se pose : ce nouveau gouvernement fera-t-il l’exception? Rien ne le prouve aux syndicats, le mensonge a trop duré. C’est pourquoi ils refusent pour moment de lever le mot d’ordre qui reste en vigueur.

Cette politique de promesse en promesse semble être à terme; c’est maintenant l’assaut final de la bataille vue le dévouement des militants à respecter le mot d’ordre de la grève et le gouvernement se trouve désormais dos au mur; le choix qui lui reste de réaliser les paroles données sans plus tarder.

Par ailleurs, le ministre de l’éducation  nationale a apparemment lancé le défi de pouvoir efficacement assurer la gestion de la crise et d’accomplir la mission qui lui a été confié. Déjà on entend sur tous les cieux que le nouveau ministre de l’éducation ne pourrait en aucun cas assurer ce poste. Alors, attendons de voir s’il y arrivera! Il suffit pour lui de mettre fin à ces multiples grèves et l’éducation se portera en bonne santé au cas contraire tout porte à croire qu’une année blanche pourrait voir le jour. Et une chose qui jouera inévitablement  et de façon négative sur la carrière politique de ce jeune ministre qui, à travers son parcours, a été toujours presqu’à la hauteur du souhait.

A noter que dans cette danse frénétique, l’AEEM s’en est mêlée; ce qui a sans doute augmenté l’inquiétude du gouvernement mais favorisé la lutte syndicale.

Il faut savoir qu’au début de ces grèves, beaucoup ont même critiqué par-ci et par-là les enseignants d’avoir été trop gourmands dans les revendications. Mais, après un terrain d’entente réussie entre les deux parties (les syndicats et le gouvernement) grâces à l’annulation de certains points de revendications, le peuple a finalement compris que ce gouvernement ne respecte non seulement pas ses engagements mais également n’accorde aucun intérêt à l’éducation des enfants qui le socle de tout développement. Cette situation, si elle n’est pas résolue à temps, sera un sujet que les adversaires politiques utiliseront en leur faveur lors de la campagne présidentielle prochaine.

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Adama Sagara

Source: SOLONI

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