Je ne suis pas bouddhiste pour croire rapidement au « Karma », mais les humains savent reconnaitre au-delà de l’effet masse, le bien du mal. On ne revient jamais le même jour de l’exil, dit-on également. Alors, le retour au Mali du président Amadou Toumani Touré est un signe de reconnaissance des Maliens envers un homme qui, au-delà des erreurs humaines était là dans l’humanitaire avant et peut être avant ceux de de « terre des hommes ». Les leaders politiques ou militaires ayant travaillé dans l’humanitaire ne sont pas comparables à ceux qui ont eu le pouvoir, même à travers des élections démocratiques. Ils ont obtenu une fibre incassable d’humanité dans leur cœur qui les précipite à résoudre tous les problèmes du monde par l’humanisme et non par l’affrontement, en oubliant que l’homme est plus qu’un loup pour l’homme avec la globalisation. Voilà pourquoi, ils tombent toujours dans une intelligence que d’aucuns vont qualifier même d’ennemi en vue d’engager des poursuites. Pour eux, tout doit se parler entre les homos sapiens-sapiens, donc deux fois sage. Mais le monde des humains évolue moins et il n’y a pas de grande différence entre nos cousins singes et nous. Par ailleurs, ces derniers nous dépassent parce qu’ils n’ont pas le deuxième sapiens (sagesse). Rien de nouveau sous le soleil, s’il y a des prises de conscience populaire pour faire appel à l’ancien comme dans nos peuples où la sagesse rime avec le premier et l’ancien. Loin de là pour dire qu’un « ancien chef de village n’aime pas le bonheur du village » car tout simplement chez nous, la chef de village comme le hogon chez les dogons était élus selon des critères démocratiques et spirituels à vie.
Sociologiquement, ATT et sa femme ne peuvent être accueillis autrement que dans l’allégresse et la joie car en eux, malgré tout, vous avez de l’humanité dans l’âme. Cela peut même être la vraie cause de son exil : ne voulant rien opposer à Kati, Koulouba s’exile au nom de l’humanisme.
Politiquement, les démons des coups bas vrais ou faux du passé font souvent surface pour ne pas tout pardonner. Le sentimental de Koulouba actuel, entouré de vautours veut aussi entrer dans l’humanisme en prolongeant son humanitaire de « Terre des hommes », même si les ambivalences sont nombreuses. Pousser par les opportunistes politiciens du temps courant, dans l’hésitation le sentiment a prévalue pour aller chercher son frère. A-t-il mesuré le coup et le cout politique ? On s’en moque non ? Mais le geste est de l’humanité et c’est du politiquement incorrect pour certains car le couteau à double tranchant peut couper un jour. On veut d’ailleurs lui faire regretter en le mettant dans le doute. Pourquoi c’est du politiquement incorrect à leurs yeux ? Ils ne voulaient pas de son consensus en oubliant que la valeur cardinale du pays repose sur « Sigui ka fo ye damou ye !), On est où là ? Apres ATT, les lignes ont bougé peut être vers le bon sens. Soumeilou Boubèye Maiga, ancien ministre de ATT même s’il a été nommé Premier ministre par Koulouba et non par Sebenikoro cette fois-ci. On a le droit d’oser ! On a aussi le droit de dire qu’ils font appel à toutes les bonnes volontés pour un consensus allant vers une transition de gestion des urgences du pays et non une transition institutionnelle comme veulent certains.
Dans le cadre de la construction d’une stabilité et d’une paix durables au Mali, le geste et ATT peuvent contribuer énormément si les cœurs sont ouverts comme la route de Dakar. En effet, l’un a gérer avant l’autre et les autres ont géré avant l’un, alors pourquoi ne pas rassembler tous les gestionnaires sous le leadership de l’actuel ? Rien de nouveau sous le soleil, même l’Apartheid en Afrique du Sud a été vaincu avec la participation des noirs et des blancs. Alors pourquoi, les noirs et les noirs, les Maliens et les Maliens noirs, maures et autres ne peuvent pas se comprendre si l’exemple est donné d’en haut par les premiers acteurs de la paix ? La paix au Mali est la responsabilité des maliens et celle première des dirigeants dans le vrai pardon et surtout dans la compréhension que le virus de l’occident n’a pas changer de système ni de venin du passé-présent. Il utilise les mêmes principes contre la résistance, la division et l’exaltation des uns contre le blâme des autres. A Quand l’Afrique alors ? Juste quand nous comprendrons que nous ne pouvons dépasser nos propres égarements sans tenir compte de ces stratégies extérieures efficaces et que le pouvoir n’est que service à rendre au peuple.
Je veux faire simple. On veut voir les anciens Présidents, d’ailleurs entretenus avec les moyens du peuple, dépasser leurs erreurs et leurs egos pour donner des leçons de sagesse. « Le futur est fait d’un très long passé ». Les rancunes se transmettent de père en fils et de génération en génération et on n’est pas obliger de venir de Jupiter pour faire une bonne rupture à cela.
Bref, pour faire une grande nation, nous devons dépasser les très petits clivages et regarder vers la même direction avec l’humilité de pauvres homos sapiens sapiens et rien d’autre.
Retour ATT Mali bienfait n’est jamais perdu au-delà quelconque réconciliation nationale
SDF
Source: Le Canard de la Venise