Quand est-ce que Bamako se mettra-t-il à l’évidence, reconnaitre la réalité pour y faire face, et tourner le dos à la politique de l’autruche ? Comment peut-on résolument affronter un fléau aussi monstrueux que le terrorisme dont le pouvoir ne reconnait pas l’évidence sur l’ensemble du territoire, au moment où presque tous les Maliens sont hyper tendus ? Mme Manassa Danioko, la présidente de la cour constitutionnelle continue d’user de son « expression incomprise d’insécurité résiduelle » (lors de la présentation des vœux 2018 au Président de la République), pendant que son homologue de la haute cour de justice, Abdrahmane Niang, qui a failli y laisser sa peau, et tout Malien conscient, en ont une toute autre lecture. Nos partenaires eux, n’en font pas dans la langue de bois, malgré la mesure diplomatique.
Suite à notre parution dernière avec l’article sur l’invitation des Etats-Unis aux citoyens américains à « ne pas voyager » sur le Mali, l’Ambassade des Etats-Unis au Mali confirme et apporte des éclairages sur cette décision, qui est ancienne, mais à laquelle on vient d’inclure une échelle numérique, mettant le Mali au niveau 4. Ce niveau 4 auquel le département des Affaires étrangères des Etats-Unis a situé notre pays, recommandant aux citoyens américains à ne pas se rendre au Mali, n’est autre que le correspondant de la « zone rouge » décrétée par la France, qui a également déconseillé le Mali à ses citoyens. Pour l’Ambassade des Etats-Unis au Mali, il ne s’agit nullement d’une interdiction de venir au Mali, mais tout au moins une « forte recommandation », une mise en garde. « Il s’agit d’un gouvernement prévenant qui donne des consignes à ses citoyens par rapport à une situation, une appréciation.
Les relations entre les Etats-Unis et le Mali continuent normalement et ne sont pas affectées par ces recommandations. Autrement dit tous les programmes restent en place sans changement », précise l’Ambassade des Etats-Unis au quotidien Le Républicain. « C’est le format de nos conseils aux voyageurs qui change pour inclure une échelle numérique. Il y a de ce fait une numérotation qui attribue un rang à chaque pays ». Et suivant ce schéma, notre pays se retrouve au niveau 4, en raison des actes de terrorisme répétés, installant notre pays à demeure dans l’insécurité chronique, appelée par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, « insécurité globale », mais que d’autres trouvent le malin plaisir d’appeler « insécurité résiduelle».
Edito Insécurité résiduelle globale
B. Daou
Source: Le Républicain