En taxant le jeudi dernier, certains pays africains et Haïti de « pays de merde », le président des USA a provoqué de nombreuses réactions d’incompréhension et d’indignation à travers le monde civilisé et libre. Tel l’effet d’une onde de choc tellurique, les propos de Donald Trump ont amené le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, de nombreux Chefs d’Etat africains, à les qualifier de honteux et racistes. Au pays de la Terranga, Macky Sall, très choqué, n’a pas manqué de twitter pour faire comprendre au numéro un américain que « L’Afrique et la race noire méritent le respect et la considération de tous ». Alors que le Botswana, qualifiant les propos du président américain « d’irresponsables et répréhensibles », a convoqué l’ambassadeur américain en poste à Gaborone pour qu’il précise si les propos de son président s’adressent à lui.
Les propos racistes et simplistes, désormais récurrents, de Trump contre la race noire, les minorités hispaniques de son pays et, son islamophobie, ne surprennent guère le monde. Par contre, on se demande quel but cherche-t-il à vouloir à tout prix dénigrer la race noire ? Notamment devant une sénatrice américaine d’origine haïtienne lors d’un débat à la Maison Blanche pour la recherche de compromis à l’adoption d’une nouvelle politique d’immigration pour les USA ? Est-il devenu réellement fou ou cherche-t-il simplement à amplifier le clivage racial dans son pays et le reste du monde pour exister et se maintenir au pouvoir ?
Comme par hasard, le livre brûlot écrit par un journaliste chevronné de New York, intitulé « Fire and Fury » (Feu et Fureur), est mis en vente au lendemain des propos indignes de Trump. Il relate les premiers faits et gestes de l’actuel locataire de la Maison Blanche. Dans ce document, certains des anecdotes rapportés par son ancien Conseiller spécial, suscitent des doutes sur sa capacité intellectuelle et son aptitude mentale à diriger les USA.
En novembre prochain, les américains seront dans les urnes pour les élections de mi-mandat. Il y aura le renouvellement des membres de la Chambre des Représentants et du tiers des Sénateurs. Or, les analystes politiques prévoient une chute du parti républicain. Ce qui aurait pour conséquence de provoquer en 2018 une inversion de majorité au profit des démocrates dans le Congrès (Sénat et Chambre des Représentants). Pour empêcher cela, Trump pense certainement qu’il faut maintenir sa position de haine raciale contre les noirs, son islamophobie et son mépris des communautés hispaniques, qu’il a adoptés pour gagner la présidentielle, dans son agenda politique.
Pourtant, il n’est plus question de savoir si Trump est fou ou pas. Car le simple fait qu’il ait le mépris de la liberté d’expression et de la presse, qu’il soit anti droit international (ne respectant pas ou mettant en question l’ensemble des traités et conventions signés par son pays), ultranationaliste, anti conformiste et unilatéraliste (pour faire éloigner au Proche Orient la solution prônée par les Nations Unies de deux Etats, Israël et Palestine, ayant comme capitale Jérusalem), quasiment analphabète, fasciste, l’actuel locataire de la Maison Blanche est loin d’incarner les valeurs du monde libre.
Ce qui signifie tout simplement que Trump n’est plus digne d’être le leader de son pays, où la Constitution garantit, fort heureusement, l’égalité raciale et les droits civiques (obtenus après de rudes combats politiques), les droits individuels et collectifs, la liberté d’expression et de culte. Car si le président des USA dérive, c’est le monde entier qui risque d’en faire les frais.
Afrik actu Quand Président USA dérive
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Challenger