Bamako rythme ces derniers jours aux gongs de la tension sociale qui coupe le sommeil aux autorités en charge des affaires de l’Etat. Nonobstant le gazage des manifestants, la flamme sociale est loin d’éteindre.
Ces dernières semaines donnent l’impression que rien ne va plus au Mali sous Ibrahim Boubacar Kéïta. Des démissions en cascade par-ci, tels les cas de Me Ismaël Konaté de la Justice, du Général Sinko Coulibaly de l’’Armée ou de son camarade l’Honorable Niamey Kéïta du Rassemblement Pour le Mali par-là ; des manifestations malgré pacifiques au détriment du pouvoir, comme celle devant l’Ambassade de France à Bamako contre la France ; le sit-in des femmes devant Bagadadji contre la violence faite aux femmes, ou encore les protestations des femmes nues, dans l’affaire des compressés de l’HUICOMA. Tout ceci s’est empiré avec la grève des enseignants.
Se cherchant dans ces casse-têtes, l’Etat ne parvient pas à proposer une solution pragmatique à même de soustraire le pays d’une éventuelle insurrection populaire. Plutôt que de dialoguer, les autorités de Bamako ont préféré la rigidité et les vertus de la méthode forte.
Comme il urge de le constater, le gazage est l’ultime moyen dont dispose les agents des forces de l’ordre face aux différentes manifestations pacifiques. Ni les manifestants devant l’Ambassade de France à Bamako contre la France, ni les femmes au sit-in devant l’Hémicycle contre la violence faite aux femmes, encore moins celles qui ont tenté de protester, nues, dans l’affaire des compressés de l’HUICOMA, n’ont échappé aux gaz lacrymogènes et coups de matraques des forces de l’ordre. Plusieurs des manifestants ont été molestés, au point que certains sont blessés et sont actuellement sous traitements intensifs.
Le gazage des manifestants pacifiques est le signe de l’’exacerbation de la flamme sociale et démontre des intentions inavouées du Régime d’opter pour la préservation de l’ordre public à tout prix ; surtout en cette période de crise sécuritaire et de terrorisme.
Le zèle des agents de la force de maintien d’ordre cache un agenda que les pouvoirs publics ont tout intérêt à débusquer avant l’irréparable. Si ce n’est pas une manière de se détourner des préoccupations majeures ; notamment, la libération des Régions du Nord sous occupation, la lutte contre Iyad Ag Ali, Amadou Kouffa, ou encore les groupes armés et terroristes qui opèrent dans presque toutes les Régions du Nord et du Centre du pays.
Gazage manifestations Bamako Quand l’Etat tente étouffer flamme sociale
DCA
Source: Le Soft