La bande de criminels des événements de 2012 ayant conduit le pays au gouffre sont encore hors la loi. En demandant au Gouvernement «d’initier très rapidement un projet de loi sur l’Entente Nationale qui propose des mesures d’amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012 », la République entretient une omerta sur ces criminels.
Au lendemain du coup d’Etat militaire imprescriptible de mars 2012, la rébellion cyclique du Nord du Mali, tel un phénix, renait de ses cendres à Kidal, ouvrant grandement les portes d’enfer préparé contre le Mali par certaines puissances occidentales.
En moins d’une semaine, les trois Régions du Nord passaient sous le contrôle des forces jihadistes qui veulent en faire une base régionale de terrorisme.
Les mois qui en ont suivi n’ont pas du tout été aisés pour les populations de ces Régions qui vivent les affres de l’occupation. Tantôt, ce sont des centaines de coups de fouets qui sont infligés aux personnes supposées avoir violé les principes sacrosaints du Livre Saint (Le Coran), tantôt ce sont les mutilations d’une partie du corps.
Or, les maîtres des lieux, notamment les membres du Mouvement de Libération de l’Azawad, au moment des faits, ont ignoré que l’époque de la loi de Talion, de cette animalité, est révolue et qu’en ce 21e siècle l’on ne saurait en user.
A son arrivée au pouvoir, en 2013, le Président IBK s’est d’abord opposé catégoriquement à toute forme de négociations avec tous ceux qui ont « les mains tachetées de sang des Maliens». Allusion faite à ceux qui ont pris les armes contre la République. Finalement, ses concession l’ont conduit à fixer une ligne rouge à ne pas franchir dans les négociations ayant abouti à la Signature de l’Accord pour la Paix et la réconciliation nationale d’Alger et de Bamako. Toutefois, en laissant l’obligation de poursuites judiciaires contre ces derniers.
Mais, au nom de la paix et de la réconciliation nationale, ce dernier volet relatif à l’ouverture des poursuites judiciaires contre des acteurs de la rébellion de 2012 n’est plus à l’ordre du jour ; car, il a cédé place à l’amnistie requise par l’Accord de Bamako, à travers une conférence d’Entente nationale.
Dans sa Lettre de cadrage de l’action gouvernementale sous le nouveau Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, le Président Ide la République a sacrifié la justice au grand bénéfice de l’amnistie.
« Au demeurant, la paix ne sera durable qu’au prix d’une entente nationale. C’est dans ce cadre que la Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale, issue des conclusions de la Conférence d’Entente Nationale, propose des mesures d’amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012. Je vous demande d’initier très rapidement un projet de loi sur l’Entente Nationale qui prendra en charge ces propositions », a soutenu IBK.
Comme un pavé dans la marre, cette déclaration souffle un tollé général. Accorder l’amnistie pour ces individus qui n’ont pas horreur du sang de leurs innocents frères et sœurs revient à entretenir une omerta sur la criminalité.
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DCA
Source: Le Soft