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Révision ou abrogation du statut de l’opposition : Simple fâcherie politique d’IBK ou recul démocratique ?

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L’opposition malienne n’est pas dans les bonnes grâces du Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita, qui menace de réviser, à défaut, de mettre fin à la loi qui consacre son statut. «  J’ai donné 500 millions à l’opposition, mais elle passe le clair de son temps à m’insulter. Elle  ne sert à rien. Comme c’est la loi qui l’autorise alors, on va revoir », a-t-il averti. Une fâcherie politique qui fuse le recul démocratique.

A moins de 8 moins des élections présidentielles, le président IBK entend donner une nouvelle orientation à sa gouvernance politique.  Ce, en promettant de balayer tout ce qui, à ses yeux, ne contribue à l’épanouissement du Mali.

La première cible est l’opposition politique dont le Chef de file est l’honorable Soumaïla Cissé, son principal challenger de 2013.

IBK ne digère point bien les diatribes de ses détracteurs qui, dès fois, poussent les pions très loin en le taxant de « dictateur ». Le Général démissionnaire, Moussa Sincko Coulibaly, en est un exemple.

Recevant la société civile à Koulouba lors de la présentation des vœux du nouvel an, le président IBK n’a pas pu contenir son mécontentement contre les agissements de l’opposition. C’était en présence de ses camarades politiques du RPM, ses alliés de la convention de la majorité présidentielle.

« J’ai donné 500 millions à l’opposition, mais elle passe le clair de son temps à m’insulter », a regretté IBK dont le réveil s’annonce menaçant à l’opposition, particulièrement son statut, quand il déclare : «  J’ai trop encaissé, je me suis réveillé et je vais sévir. Elle  ne sert à rien. Comme c’est la loi qui l’autorise alors, on va revoir ».

Ce fonds alloué à l’opposition, IBK préfère l’injecter dans la société civile qu’il estime plus participative au développement du pays, que ne le fait l’opposition.

Ainsi, a-t-il souhaité : « Vous, société civile, ici présente, méritez d’être accompagnée au regard de votre contribution dans la stabilisation du Mali. Les 500 millions de l’opposition n’ont servi à rien. Nous n’avons pas de l’argent à jeter par la fenêtre. Il faut aller avec ceux qui ont l’amour de ce pays».

Une simple fâcherie ou un recul démocratique ?

Les fâcheries d’IBK semblent relever de la spontanéité par rapport à ses détracteurs. Sans quoi, ce serait un recul démocratique si une telle loi venait à être annulée. Un retour à la sémantique de l’ « opposition politique » et son rôle dans une démocratie comme le Mali en vaut la chandelle.

On entend par « opposition politique », un ensemble des partis et groupements politiques exprimant leur désaccord avec le gouvernement en place.

Ses fonctions sont multiples dans une démocratie, qui peut lui doter d’un statut comme l’a fait le régime d’IBK, à l’instar des grandes démocraties comme la France, l’Angleterre. Elle est un contre-pouvoir pour empêcher la majorité au pouvoir de porter atteinte aux droits et libertés fondamentaux de l’homme, par le biais de la mise en cause de la responsabilité gouvernementale devant l’Assemblée nationale à travers la motion de censure, la saisine du Conseil constitutionnel ou Cour Constitutionnelle ou des interpellations parlementaires.

Elle est une solution de rechange à l’alternance politique, une fois que le peuple juge nécessaire de vivre de nouvelles expériences à la tête du pays. Son rôle n’est pas à mésestimer. C’est là qu’elle manifeste son désaccord envers la politique suivie et tenter de retarder sa mise en œuvre.

Etant même conscient qu’aucun pouvoir ne peut se passer des critiques, quelquefois injurieuses,  le président IBK souffrent des écarts de langage de ses opposants que son régime a pourtant mis en de bonnes conditions.

La dotation de l’opposition d’un statut n’est pas une disposition constitutionnelle, mais elle relève d’une loi organique tout comme la sécrétion aux partis politiques, à la presse, à l’Assemblée Nationale, etc. Les anciens Présidents Alpha Oumar Konaré et le Gal ATT, ont tenté de traduire cette volonté politique dans les actes.  Si IBK est parvenu à le faire, c’est non moins un mérite qui lui revient. Certes ! Mais, vouloir réviser la loi consacrant ce statut, ou au pire l’abroger serait synonyme d’un recul démocratique.

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D.C.A

Source: Le Soft

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