Edito Armée malienne cinquante sept ans survie
Il ne m’est pas de nature de parler de notre outil de défense car toute question concernant la grande muette est sensible. Malgré la situation, nous sommes obligés de trouver autres alternatives pour demander l’amélioration des conditions de vie de ces braves hommes sans lesquels points de quiétude chez les citoyens. Cette fois-ci, je déroberai à la règle tout en m’éloignant de ce sentiment de nationalisme hypocrite. Prenons les choses par leur manière de se manifester.
L’armée malienne est délaissée par le politique qui de par sa langue mielleuse fait croire au peuple malien et le reste du monde que la mission primordiale de son existence, en tant que décideur, est tout simplement mettre tout à la disposition de l’armée pour qu’elle puisse mener à bien sa mission régalienne. Que de paroles creuses. Des fonds sont en réalité décaissés et destinés à l’armée, mais ils prennent autres directions et ce sont ces mêmes politiques et des chefs militaires qui réalisent leur rêve avec les sous.
Du coup, l’armée malienne est touchée dans son orgueil, dans sa dignité. Exposées à toute sorte de danger, nos forces armées et de sécurité dans leur mission de défense de la patrie, n’ont jamais failli. Elles sont toujours tombées les armes dans les mains sur le champ de l’honneur. Loin de leur famille, proches, elles manquent de presque tout : vivres, habillements, armements…
Et quand ils (militaires) meurent sur le front, la suite est révoltant.
Elles (forces armées) subissent ces maux sur le terrain depuis bien longtemps, mais elles maitrisent leurs nerfs, acceptent de mourir pour la cause de la nation face à des assaillants mieux outillés.
Ce qui est irritant, c’est l’exacerbation d’un autre phénomène aujourd’hui qui fait qu’elles commencent à sortir de leur réserve afin de revendiquer tout juste ce que l’Etat leur doit. Ce phénomène, c’est bien l’injustice. Tandis que des fils de pauvres sont sur le terrain pour le Mali, des patrons, à tous les niveaux, qui détourent tous les biens de l’Etat, désignent leurs enfants bénéficiaires de tous les avantages destinés à l’armée malienne.
Voilà pourquoi, ces derniers temps, on constate aisément à la désobéissance dans la grande muette. Les ordres émanant de la hiérarchie les énervent souvent. Elles agissent sous l’effet de l’extrême mal vivre et s’ensuivent des actes regrettables pour un pays en pleine lutte contre le terrorisme et le banditisme.
Dans certaines zones, excusez le terme, nos militaires vivent comme des ‘’chiens’’. C’est la MINUSMA qui leur sert le reste de ses nourritures, son eau et même parfois des tentes servant d’abris. Quoi de plus normal de se révolter si l’on sait que des milliards destinés à la ‘’refondation de l’armée’’ sont investis dans des villas, de belles voitures, dans la java… tout simplement dans une vie de bourgeoisie dans la capitale alors que nos braves soldats meurent de faim sur le terrain.
Le Président de la République lors de sa traditionnelle adresse à la nation à l’occasion de la fête de l’armée malienne a encore promis. Prions qu’il honore cette fois-ci la promesse sinon les années précédentes, ce qu’il a annoncé comme investissement dans l’armée a pris d’autres directions et ce sont ses plus proches qui ont tout volé.
L’armée s’agite déjà et cela n’augure rien de bon pour un pays déjà fragile.
Boubacar Yalkoué
Edito Armée malienne cinquante sept ans survie
Source :Le Pays