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Entre nous : Plus d’efforts pour les hommes sur le terrain

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Entre nous d’efforts hommes terrain

 

20 janvier 1961 – 20 janvier 2018 ! Il y a 57 ans, le Président Modibo Kéïta informait le corps diplomatique de sa décision de demander à la France, la puissance colonisatrice, d’évacuer ses bases militaires sur le territoire de la jeune République du Mali. 

57 ans après cette décision historique et hautement patriotique du père de l’indépendance, le Mali est sous tutelle militaire et diplomatique de la communauté internationale. Les troupes françaises qui avaient évacué les bases maliennes sur ordre de Modibo Kéïta, ont triomphalement repris leurs quartiers généraux à Gao, Kidal, Tombouctou et Tessalit en 2013 à la faveur de l’opération Serval transformée depuis lors en forces Barkhane.

L’armée malienne monte en puissance après l’humiliation de 2012 qui est la conséquence logique de plusieurs décennies de destruction d’outils de défense au plus haut niveau de l’Etat. Des efforts ont été faits dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des Fama et de l’amélioration des conditions de vie des militaires, en droite ligne de la mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation militaire. Ce qui est à l’actif du Président Ibrahim Boubacar Kéïta et de ses équipes respectives.

Ces efforts apparaissent comme une goutte d’eau dans un océan. Des hommes engagés sur le front souffrent énormément dans une indifférence quasi-totale. La récente défection ou désertion de 36 éléments d’une unité d’élite de la gendarmerie constitue une illustration parfaite d’un malaise. Ces gendarmes, pour justifier leur refus de se rendre à Sokolo à la porte du désert, avancent le non respect d’une promesse de promotion mais surtout un manque d’équipements et de médicaments. La situation du contingent des Fama posté à Tessalit est encore déplorable. Cohabitant avec leurs frères d’armes de Barkhane et de la Minusma, ces militaires vivent dans des abris sans portes ni fenêtres. Et ils se servent des bidons vides d’eau minérale des militaires tchadiens pour boucher leurs fenêtres. Ils achètent un kilo de sucre à 1000 F CFA et un paquet de lame à 500 FCFA. Ne pouvant pas se rendre en ville, les militaires ont du mal à se procurer des moyens de subsistance. De nombreux militaires qui bravent les intempéries au nord et au centre du pays sont dans des situations similaires. Cela est inadmissible et interpelle le gouvernement, voire la hiérarchie militaire. Des dispositions urgentes doivent être prises afin de permettre aux hommes postés dans les zones isolées de vivre dans des conditions décentes.

Tous les regards sont fixés aujourd’hui sur le chef d’état-major général des armées, le Général M’Bemba Moussa Kéïta, qui a quitté en début du mois cette garnison à la tête d’une forte délégation.

Ce 57ème anniversaire intervient dans un contexte marqué par la démarche vers les « forces armées et de sécurité reconstituées du Mali », prévue dans l’accord pour la paix et la réconciliation. Les prochains jours seront donc marqués par l’intégration des combattants des groupes armés au sein de l’armée nationale. Dans le cadre de ce processus, les décideurs politiques doivent tirer les leçons du passé en évitant le piège qui consiste à maintenir les éléments intégrés au nord du pays sous le prétexte qu’ils maitrisent mieux le terrain.

On a beau avoir des équipements militaires nécessaires, si ceux qui sont chargés de les utiliser contre l’ennemi trahissent comme ce fut le cas en 2012, il n’y a rien à faire, la guerre sera perdue.

Par Chiaka Doumbia

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Source : Le Challenger

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