L’arrivée du nouveau premier ministre Soumeilou Boubeye Maiga semble avoir donné un véritable signal dans le respect dû à l’Etat. Intransigeant sur les moindres dérives, l’Etat exerce sa puissance et dans toute sa rigueur. Est-ce donc la fin de la chienlit ? Espérons.
Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita avait publiquement manifesté son ras-le-bol dans ses déclarations de nouvel an. « J’ai suffisamment encaissé, maintenant ça suffit, je me suis décidé maintenant à sévir » avait il dit en substance. Il n’a d’ailleurs pas manqué de signaler les excès de sa très agressive opposition à qui il a même menacé de retirer le privilège de l’aide publique de 500 millions FCFA.
Son message n’est donc pas tombé dans des oreilles de sourds. En haussant aussi fort le ton, IBK savait bien qu’il pouvait compter sur le sens de la responsabilité de son premier ministre, Soumeilou Boubeye Maiga et ses hommes. A peine entre en fonction il a tenu à faire comprendre aux Maliens qu’il était temps de mettre de l’ordre dans la cité. Il fait son baptême de feu avec le mouvement « On a tout compris » qui avait tenté de manifester bruyamment devant l’ambassade de France.
De mains d’experts, les forces de l’ordre ont démontré qu’elles pouvaient être rugueuses quand il faut. Les manifestants ont été proprement maitrisés, c’est-à-dire sans bavure. Pourtant, le chef de fil de ce mouvement Abdoul Niang est taxé d’être un chroniqueur proche du régime. Un peu pour dire que la rigueur n’était pas sélective.
Dans la même semaine, quelques femmes s’étaient permis d’investir la devanture de l’Assemblée nationale sans autorisation préalable. Elles ont été professionnellement traitées par les forces de l’ordre. Sans bavure ni dommages collatéraux. Deux interventions qui ont dû dissuader un ex militaire Moussa Sinko Coulibaly de braver l’autorité. Il a renoncé au stade du 26 mars pour le lancement de son mouvement et s’est contenté d’un terrain de jeu à Magnambougou pour parquer ses partisans.
Comme pour tester l’autorité, des gendarmes avaient simplement abandonné leur poste et faisant mouvement sur Bamako pour des revendications jugées excessives par la hiérarchie. Ils ont été simplement désarmés et mis aux arrêts. On parle de leur possible radiation des effectifs.
Le Maire de la commune 6, certainement un bon vivant s’est cru tout permis jusqu’à attribuer des mandats d’élus à ses « compagnes de joie ». C’est en tout cas ce que dit la version la plus crédible de son histoire.
Il a été suspendu purement et simplement pour trois mois de ses fonctions officielles de Maire. Trois mois qui lui seront certainement utiles pour jouer à saute-mouton et prendre autant de liberté qu’il veut.
C’est aussi le cas de ce drôle de soldat qui s’est imprudemment livré en spectacle sur les réseaux sociaux, oubliant qu’il avait le gourdin du RSA (Règlement des Services de l’Armée) au dessus de la tête. Le sergent Keita est mis aux arrêts et doit subir les rigueurs du règlement.
« Si cette tendance se poursuit, l’Etat pourra remporter une belle victoire sur le laisser aller et la chienlit. Tel que nous le connaissons, Soumeilou Boubeye Maiga ne fléchira pas. Nous savons qu’il a besoin du soutien des autres piliers de l’Etat dont la police politique » Nous explique un responsable politique.
Autorité Etat Quand puissance publique s’exerce
Harouna Niang
Source: La Dépêche