Plus tard fin mars. C’est le nouveau défi que le Conseil de Sécurité de l’ONU a exprimé afin de mettre fin ou endiguer les tensions de violences au Mali. Cela entre en droite ligne de la mise en application de l’accord de paix issu du processus d’Alger et signé en deux temps au Mali. Le principe qui doit ramener la paix et la stabilité tarde et la lenteur dans son application complique la situation sur le terrain. Du nord, le centre est embrasé aujourd’hui. Chaque jour apporte son lot de violences. Des écoles sont fermées, l’autorité de l’Etat ne s’exerce pas sur une bonne partie du territoire.
Quatre ans et quelques mois de tâtonnement, nous voici à l’orée de l’élection présidentielle. L’enjeu est très grand. C’est un tournoi décisif et s’il est raté, le Mali basculera dans un cycle infernal dont personne ne peut prédire la fin.
Le Conseil de Sécurité dans sa nouvelle politique, prévoit des sanctions. Voilà ce qui a manqué dès le début et les violations des différentes étapes de l’accord sur le terrain sont devenues quotidiennes. Les responsabilités ne sont jamais situées.
En effet, le groupe qui bloque la sortie de crise est connu de tous : c’est la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). A chaque fois qu’un affrontement entre groupes armés est annoncé dans le nord, il est au centre. Il a saboté toutes les initiatives entreprises par l’Etat en vue de résoudre le problème par les voies traditionnelles dont les poudres sont nos valeurs séculaires.
La CMA se plait dans cette instabilité car les éléments qui la composent ne vivent que de ça depuis belle lurette. Et nous savons tous combien ces ex-rebelles coûtent au trésor malien. Ils prennent des deux parts puisqu’ils sont aussi proches d’Iyad Ag Ghali, un djihadiste inscrit sur la liste noire de la communauté internationale. Iyad est recherché, sa tête est mise à prix.
Le Conseil de Sécurité a tout le temps fermé les yeux sur les comportements inadmissibles de la CMA, on ne sait pourquoi. Et voilà, lui-même semble perdre le contrôle. Ses efforts pendant 5 ans (des milliards investis, des milliers de militaires étrangers engagés sur le sol malien) sont sur le point de chuter.
Ce laxisme et du conseil de Sécurité de l’ONU et du Mali et de la France… a fait que la CMA a poussé des ailes. Elle est invitée par une ONG sur le sol Américain. Ses envoyés prennent leur vol à Bamako en direction des Etats Unis. On n’anticipe pas afin de les empêcher de voyager et c’est après que des condamnations sont faites.
Au regard de toutes ces imperfections, la tenue des élections présidentielles est incertaine. La dimension de l’insécurité sur le terrain est grande. Mais, ces élections doivent obligatoirement avoir lieu pour échapper au pire. Le conseil de sécurité doit faire vite avec les nouvelles dispositions décidées. Le mois de juillet, c’est demain tout près.
Edito Incertitude 2018 ONU faites vite
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays