Washington, Jan 30 – Le département américain du Trésor a publié une liste d’officiels et d’hommes d’affaires russes, considérés comme des proches de Vladimir Poutine et susceptibles d’être sanctionnés pour punir Moscou de son ingérence supposée dans la dernière présidentielle américaine.
Cette liste, très attendue, a été publiée dans la nuit de lundi à mardi. Elle compte plus de 200 noms, dont ceux de 114 officiels et de 96 hommes d’affaires.
La publication de cette liste de sept pages, qui ne déclenche pas l’imposition de sanctions immédiates, comprend notamment le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le Premier ministre Dmitri Medvedev et de hauts responsables des services de renseignements russes.
Cette liste, qui risque de détériorer encore davantage les relations déjà tendues entre Washington et Moscou, fait peser sur les cercles les plus proches du président russe la menace de les couper de la finance internationale.
Le Trésor américain avait jusqu’à lundi minuit pour publier cette liste, conformément à une loi adoptée l’an dernier par le Congrès.
Cette loi visant à punir la Russie notamment pour son attitude en Ukraine, adoptée à une écrasante majorité par les parlementaires, avait été promulguée le 2 août à contre-coeur par le président américain Donald Trump, qui en avait critiqué plusieurs dispositions-clés.
M. Trump est accusé par ses détracteurs d’avoir bénéficié du soutien de Moscou pour se faire élire l’an dernier, et d’être réticent envers des sanctions contre la Russie de Vladimir Poutine.
Le département d’Etat américain a estimé lundi que cette même loi avait eu pour effet d’amener des gouvernements étrangers à commencer de renoncer à des contrats d’armement avec des sociétés russes, et qu’il était donc à ce stade inutile d’imposer de nouvelles sanctions dans le domaine des ventes d’armes.
Le directeur de la CIA Mike Pompeo a, dans une interview à la BBC lundi, estimé que les ingérences russes n’avaient pas cessé et que Moscou tenterait vraisemblablement d’influencer les élections législatives de novembre 2018 aux Etats-Unis.
AFP