Elu à 77% des suffrages exprimés à la Magistrature suprême du pays, le Président IBK doit sa victoire face à son challenger Soumaïla Cissé en partie aux soutiens des leaders religieux, son parti, le RPM, et ses alliés politiques. De 2013 à nos jours, beaucoup d’eaux ont coulé sous le pont de Bamako à tel point qu’il faudrait porter des loupes ultramodernes pour voir clairement si ses amis d’hier sont tous derrière lui, aujourd’hui.
En moins de sept mois des élections présidentielles, la scène politique malienne s’active. Certains candidats au fauteuil présidentiel sont déjà connus. D’autres se montreront au moment venu, certainement. A cette allure, le rendez-vous électoral de juillet prochain s’annonce décisif.
Visiblement candidat à sa propre succession, le Président IBK n’a, pour l’instant, pas convaincu bon nombre de Maliens de sa gestion de la situation sécuritaire du pays, caractérisée par des attaques terroristes à répétitions ainsi que le retour de l’Administration à Kidal.
Arrivé au pouvoir en 2013, grâce au soutien, en grande partie, des leaders religieux en tête le Cherif de Nioro alias Bouyé, le Président IBK, selon plusieurs sources ne serait plus en sainteté avec ses amis d’hier. La grande interrogation qui hante les esprits est de savoir s’il sera encore leur candidat.
Le Président du Haut Conseil Islamique du Mali (HICM), Mahmoud Dicko, selon des sources bien renseignées, ne partage plus la vision du Président IBK et serait prêt pour une alternance politique. « Depuis un certain temps, Mahmoud Dicko n’est plus visible sur le petit écran de l’ORTM », constate Oumar, un adepte d’un parti politique.
A la présentation des vœux du nouvel an du HICM au Président IBK, l’Imam Dicko n’a pas été à Koulouba. Il s’est fait remplacer par un de ses vice-présidents. Une situation qui explique, pour certains citoyens, le désamour entre IBK et Imam Dicko qui, à travers son association islamique ‘’Sabati 2012’’, a fortement contribué à la victoire de son ami en 2013.
Pour 2018, le Président du HCIM ne rassure pas pour le moment, au moins dans la presse, le Président IBK.
«Nous allons suivre les consignes de vote dictées par le Cherif de Nioro. Son candidat sera celui des musulmans du Mali. Nous suivrons ses instructions à la lettre. Qu’il nous montre juste la voie à suivre. La voie tracée par lui sera la nôtre », affirmait ainsi le Président du HCIM sur les antennes de la radio islamique, il y a quelques jours.
Recevant les condoléances de la nation par IBK et une forte délégation qui l’a accompagnée, le jeudi 25 janvier dernier à Nioro, à la suite du décès d’une de ses épouses, le Cherif a maintenu du flou sur le choix de son candidat aux prochaines élections présidentielles.
«Si vous voulez savoir le candidat que je soutiendrai en 2018, je vous demande de patienter. Si je dois soutenir un candidat, je le ferai publiquement comme je l’ai fait en 2013 », a précisé le Cherif de Nioro devant ses interlocuteurs.
Au regard de ce climat délétère entre IBK et ses anciens soutiens, en l’occurrence des leaders religieux, le Président du HCIM et son maître, le Cherif de Nioro, le futur candidat des tisserands doit batailler fort, compter sur son parti et alliés politiques pour combler le trou, au cas où ils se désolidariseront de lui.
IBK et ses anciens soutiens désamour
Habi Sankoré
Source: Le Soft