Pour le Président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), l’affairisme, la corruption, la prévarication et les scandales financiers qui jalonnent la chronique ordinaire du pouvoir en place doivent être dénoncés. «Oui nous épinglerons toujours la mal gouvernance, la gabegie, le manque de vision et l’incurie. Cela n’est pas négociable ni monnayable », a martelé l’Honorable Soumaïla Cissé.
La Maison de la presse était archicomble, le mardi 30 janvier 2018. Aux environs de 10H, dans le cadre de sa traditionnelle présentation des vœux du nouvel à la presse, le Président de l’URD, l’Honorable Soumaïla Cissé, habillé en costume noir, a fait, devant les Hommes des médias, des déclarations fracassantes. Il a tout d’abord campé le décor en remerciement au nom de son parti les Chefs de partis et toutes les autres éminentes personnalités qui ont répondu présents à son invitation.
Ainsi, il s’est adressé à la presse en ces termes: «Je vous présente, au nom de l’URD et en mon nom propre, mes vœux de Santé, de Bonheur, de Prospérité et de plein succès professionnels à vous, vos familles, vos partenaires ainsi qu’à vos auditeurs, téléspectateurs et lecteurs. J’associe à ces vœux l’ensemble du Peuple malien ; que cette nouvelle année soit pour notre pays une année de paix, de réconciliation, d’unité et de prospérité ».
Ensuite, l’Honorable Cissé a peint un tableau peu reluisant de l’année 2017 en ce qui concerne la profession journalistique, avec la disparition mystérieuse de notre confrère Birama Touré. Car, au-delà des 65 journalistes et collaborateurs tués, selon le bilan publié le 19 décembre 2017 par l’ONG « Reporters sans frontières », 326 journalistes sont emprisonnés dont 202 journalistes professionnels, 107 blogueurs et 17 collaborateurs des médias. «C’est tout simplement inadmissible et révoltant », a estimé l’Honorable Soumaïla Cissé.
«Je ne cesserai jamais de rappeler que l’URD est disposée à approfondir et à appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre ces exactions », a-t-il promis.
Cette phase terminée, le Chef de file de l’opposition n’est pas allé avec le dos de cuillère face à la gestion du Mali qu’il juge chaotique et inquiétante si rien n’est fait en 2018.
«L’affairisme et la corruption, la prévarication et les scandales financiers qui jalonnent la chronique ordinaire du Pouvoir en place doivent être dénoncés avec force…On n’a jamais vu un pays se redresser économiquement, améliorer le sort des populations et rétablir la sécurité dans la mauvaise gouvernance et la corruption ! », a dénoncé le Président de l’URD. Puis il enfonça : «Tous les matins, c’est 5 millions FCFA pour le Chef de l’Etat et 2.500.000 FCFA pour le Premier Ministre».
Pour finir avec cette façon de gérer le pays, l’Honorable Cissé a incité les Hommes des médias à continuer à dénoncer les dérives insupportables d’un régime à l’agonie et à interpeller l’opinion publique malienne et internationale. En un mot, il demande à la presse de jouer pleinement son rôle de 4e pouvoir. «Cela, pour l’honneur de la profession, pour la dignité des Maliens et pour notre démocratie », a-t-il déclaré.
« Soyez des résistants ! Ne cédez rien ! », a conseillé Soumaïla Cissé.
En ce qui concerne la recrudescence du phénomène d’insécurité, le Président de l’URD lie cela aux « défaillances du pouvoir et à son incapacité à rétablir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national».
Selon Soumi Le Champion, « 2017 n’a apporté aucune amélioration. Au contraire, faute d’un leadership incontesté et incontestable au plus haut sommet de l’Etat, la situation ne fait qu’empirer aux dépens de la population. Le pays est au bord du gouffre », a-t-il regretté.
Selon lui, depuis septembre 2013, ce sont plus de 2000 personnes qui ont trouvé la mort dans des attaques ou des attentats. Ce fut encore le cas récemment avec les attentats de Boni et sur les camps militaires de Youwarou, Soumpi et de Ménaka, où les FAMA qu’il a salué de passage ont prouvé leur engagement continu pour la défense de la patrie.
Des élections pour mettre fin à l’incurie
Aux dires du Chef de file de l’opposition, l’incompétence et l’incapacité avérées des différents et nombreux Gouvernements qui se sont succédé depuis 2013 ne sont pas une fatalité. Les défis sont immenses pour y parvenir. De ce point de vue, la prochaine élection présidentielle tant attendue et espérée va constituer le rendez-vous le plus important.
«La mystification du Président sortant qui parle beaucoup mais qui ne fait rien pour son peuple n’est pas à la hauteur des enjeux. Les Maliens ont été dupés. Pour sauver le Mali, il faut organiser des élections libres et transparentes. Pour en finir avec la crise, le Président sortant doit sortir. C’est de la responsabilité de tous ceux qui portent et incarnent une alternative crédible et démocratique.
En tant que Chef de file de l’opposition, je ne me déroberais pas à mes responsabilités. Il faut mettre un terme à l’incurie des uns et au désespoir des autres. L’avenir de notre pays est en jeu. Nos voisins se désespèrent et sont inquiets », a-t-il soutenu.
A en croire à l’Honorable Cissé, le piétinement de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale de Bamako est inhérent au manque de dialogue sérieux et inclusif entre les partis signataires. Ce dialogue véritable doit, pense-t-il, précéder toute action législative ou réglementaire tendant à la paix et à la concorde nationale. « C’est en cela que nous avons inscrit notre combat, pour un Mali uni, paisible et prospère au service de tous les Maliens ».
Critiquer n’est pas en campagnes
Faisant de l’attachement indéfectible à la République, à la Démocratie, à l’Etat de Droit, à la justice et à l’égalité citoyenne son cheval de batail, le Chef de file de l’opposition a averti que l’opposition républicaine ne cessera jamais de dénoncer les dérives qui menacent dangereusement les fondements et les valeurs de la République ».
« En appeler à ces principes et critiquer l’action publique, ce n’est pas être en campagne », a-t-il récusé. Avant d’assener : «C’est être digne de la confiance des Maliens et leur proposer une autre voie. En revanche, distribuer aux élèves des cahiers à son effigie, c’est être en campagnes ! Fermer les écoles et les administrations lors de ses déplacements, c’est faire campagnes ! Avec cynisme qui plus est quand on sait que plus de 500 écoles sont fermées dans le Centre et le Nord du pays c’est faire campagnes.
Acquérir et distribuer aux étudiants 13000 tablettes surfacturées, c’est faire campagnes ! Instrumentaliser et transporter des populations par cars entiers jusqu’à Koulouba, c’est faire campagnes ! Monopoliser l’ORTM pour chanter les louanges d’un Président discrédité, c’est faire campagnes ! Des campagnes grotesques avec l’argent public ! ».
2018, l’année du sursaut ?
Le Président de l’URD estime que l’année 2018 est celle du sursaut. Selon ses explications, le régime sortant est dans l’obligation d’organiser des élections, libres et indépendantes, sous peine de prendre la responsabilité historique de laisser le pays plonger dans le chaos.
«Après 5 ans d’échec, les Maliens doivent pouvoir choisir et se prononcer. Nous demandons, donc, solennellement le respect du calendrier électoral. Nous réclamons avec force un audit du fichier électoral. Nous en appelons également à une surveillance internationale du scrutin et à un contrôle indépendant des opérations de dépouillement des urnes et de compilation des résultats », a insisté l’Honorable Cissé.
Il a fait comprendre aux Hommes des médias que les nombreux défis auxquels le Mali est confronté sont pour eux l’occasion d’exprimer leur patriotisme et d’exercer avec passion leur métier.
«Je suis certain que sous serez à la hauteur des enjeux et de ce rendez-vous historique. Les Maliens comptent sur vous », a-t-il conclu.
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Source: Le Soft