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France : Emmanuel Macron face au piège de ses propos, les nationalistes corses le secouent

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Pendant qu’Emmanuel Macron achevait sa visite de 48 heures à Dakar depuis le vendredi, la petite île de la France, la Corse, peuplée par des nationalistes, descendit dans les rues d’Ajaccio afin de faire rappeler Macron et son équipe de leurs revendications déposées depuis décembre.

 Le nationalisme corse est-il un mouvement datant d’aujourd’hui ?

Le problème de la Corse ne date pas d’aujourd’hui. Il remonte des années 1914, année où fut créé Acispraqui déclarait, on se rappelle :« La Corse n’est pas un département français. C’est une nation qui a été conquise et qui renaîtra ». Depuis lors, cette lutte n’a plus cessé de renaitre. Ce mouvement politique revient de façon récurrente avec les mêmes revendications, l’autonomie. Ce mouvement, que nous pouvons qualifier d’indépendantiste, n’a cessé de renaitre sous de nouvelles formes, mais avec ou sans les mêmes revendications nationalistes.

Comment expliquer les mouvements nationalistes récents ?

Nous savons que l’actuel président, lors des campagnes présidentielles en avril 2017, avait prononcé un discours remarquable, un discours que nous pouvons considérer comme réconciliateur, car favorisant la cause des nationalistes : « La place de la Corse est dans la République parce que la République est suffisamment forte pour accueillir des particularités en son sein. » Il était allé plus loin en prévoyant la possibilité de revoir la constitution afin de satisfaire aux revendications des nationalistes corses : «  S’il apparait que le cadre ne permet pas à la Corse de développer ses potentialités, alors nous pourrons envisager d’aller plus loin et de réviser la constitution. »

Ce discours de Macron est-il à la base de la multiplication des manifestations par les nationalistes dans ces derniers temps ? Les prémices nous montrent la positivité de cette interrogation puisque  depuis décembre 2017, les manifestations se sont accentuées. Les nationalistes avaient même déposé leurs doléances auprès du gouvernement Macron, mais les principaux points de la doléance n’ont pas fait unanimité.

En janvier,  les deux leaders nationalistes, Gilles Simeoni  (Président du conseil exécutif) et Jean Guy Talamoni (Président de l’Assemblée), ont été reçus par le Premier ministre français, Édouard Philippe et  le président de la Sénat Gérard Larcher les 22 et 23 janvier derniers. Mais, nous savons que les nationalistes étaient sortis déçus de cette rencontre.

Par ailleurs, tout porte à croire que les nationalistes ont la prétention de forcer la main du président français pour qu’il embrasse leur cause. Alors que le locataire de l’Élysée doit effectuer un voyage sur la Corse pour la commémoration des vingt ans de la mort du préfet  de ce département, Claude Erignac, qui aurait été assassiné par un commando nationaliste le 6 février 1998, les nationalistes sont descendus dans les rues d’Ajaccio le samedi 3 février 2018 avec pour slogan « Démocratie et respect pour le peuple corse. » Cette manifestation a enregistré une plus grande mobilisation avec 6000 manifestants selon la préfecture et 22 000 selon les nationalistes eux-mêmes.

Quels sont les points de leurs revendications ?

Les nationalistes corses sont ceux que nous nommons au Mali, les indépendantistes. Cela peut se voir à travers leurs revendications même s’ils nient d’être des indépendantistes.  Les principaux points de leurs revendications sont :

L’autonomie politique

Les nationalistes réclament les mêmes considérations dont bénéficie la Nouvelle-Calédonie (un département français) à leur égard. Ils veulent avoir la possibilité  de légiférer dans les domaines clés de la gouvernance de l’État. C’est ce que nous pouvons lire à travers ces propos de Gilles Simeoni et de Jean-Guy Talamoni : « Légiférer dans les champs essentiels de l’action publique. »

La coofficialité de la langue corse

Ils réclament au gouvernement Macron d’officialiser la langue corse pour qu’elle soit utilisée dans les administrations publiques et privées voire s’étendre davantage dans les programmes éducatifs.

 Le statut de résident

Les nationalistes réclament une forme de discrimination consistant à conditionner la possession de certains biens immobiliers corses à un certain nombre d’années de vie sur leur territoire. Ils trouvent que cette mesure mettra fin à la spéculation  immobilière.

La mention dans la constitution

Selon leurs doléances déposées en décembre 2017, les leaders nationalistes font valoir leur volonté de voir inscrire le nom de la Corse dans l’article 74 de la constitution française. Cela à l’instar de la Nouvelle-Calédonie, la Réunion, la Martinique et le Clipperton comme territoire autonome.

Le rapprochement des prisonniers politiquement

Les prisonniers corses détenus, en nombre de huit (8), détenus pour terrorisme doivent être transférés à la prison de Borgo afin de faciliter les visites familiales.

Ces points constituent les principaux points d’achoppement entre les nationalistes corses et le gouvernement français qui craint que la satisfaction de ces points  engendre la modification de la constitution. Mais les nationalistes s’attendent déjà à cela puisque c’est ce que le président leur avait promis quand il était encore candidat. La situation des Corses est une affaire à suivre. On verra ce que dira Macron le mardi une fois qu’il se rendra dans ce département de son territoire.

Les mouvements nationalistes se multiplient davantage dans le monde. Cependant, il convient de comprendre que ces mouvements relèvent en grande partie d’un comportement raciste visant à rester fermer sur soi, à refuser le partage du même territoire avec des hommes avec lesquels on ne veut pas côtoyer parce que n’étant pas de la même race que nous. Par ailleurs, la faute incombe à nos dirigeants qui ne cessent de faire de fausses promesses, des engagements qu’ils savent pertinemment inadmissibles.

Nous devons arriver à la compréhension que nous vivons dans « le meilleur des mondes possibles » comme nous dit Leibniz (philosophe allemand). Cependant, il nous revient de savoir saisir cette opportunité pour ne pas transformer ce monde en géhenne par nos contradictions, nos hypocrisies ou encore nos intérêts personnels. Ceux-ci pourront conduire à la destruction du monde, donc, à la destruction de l’humanité.

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Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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