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Ni guerre, ni paix, ni post-crise

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Ni guerre ni paix ni post crise

 

Force aussi est de constater que le Mali n’est ni un État en temps de guerre, ni un État en temps de paix, ni un État post-crise. Et pourtant, toutes les institutions et tous les mécanismes internationaux d’aide à la résolution des crises maliennes n’ont de choix que de classifier le Mali dans une de ces catégories pour ouvrir la voie au mandat d’intervention.

L’accord de paix d’Alger a été signé alors que certains groupes armés réticents à l’accord tiraient encore sur l’armée malienne dans le nord du pays. La Minusma, la mission des Nations unies pour la stabilisation et la paix au Mali, est, comme son nom l’indique, une mission de maintien de la paix. Cette paix n’existe manifestement pas et la mission de la Minusma en est d’autant plus impossible. Dans le contexte de terrorisme que connait le pays, la Minusma est coincée car elle n’a pas non plus le mandat de lutter contre ce terrorisme qui sape tout effort de stabilité politique et institutionnelle au Mali.

Avec une armée en reconstruction et un G5 Sahel en quête de financements et de moyens logistiques, aucun cas pratique dans l’histoire récente des pays en crise ne permet de tirer des leçons applicables au cas malien. Loin de moi l’envie de faire l’apologie du président IBK ou de son gouvernement mais le Mali appartient à tous les Maliens. Mon regard académique qui se veut être objectif m’incite à souligner que bien que le gouvernement du Mali ait sa partition à jouer, les ennemis du Mali, ces terroristes sans vergogne qui tirent grand profit du désordre et de la désolation qu’ils causent, sont ceux qui ont pris le pays en otage car, les Maliens, comme moi, dont le père et la mère viennent et du nord et du sud, sont capables de se regarder en face et de se pardonner les erreurs de l’Histoire.

Le Mali est devenu un danger pour la sous-région et les Maliens sont les premières victimes de cette situation délétère. Au lieu de caricaturer son président et de faire des analyses incorrectes et hasardeuses, d’aucuns feraient mieux de prendre conscience de la complexité de la situation pour, à défaut de se taire, faire preuve d’humilité et de précision.

PAR KAMISSA CAMARA*

Ni guerre ni paix ni post crise

 

Source : 22 Septembre

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