L’interdiction des motos et pick-up dans certains cercles du nord et du centre fait grincer des dents au Mali. Selon la Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA), signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la décision impose « un embargo économique à des populations civiles».
Au Mali, la décision du chef d’état major général des armées d’interdire la circulation des motos et des pick-up dans plusieurs cercles des régions de Ségou, Mopti et Tombouctou n’est pas du goût de tout le monde. Dans un communiqué dont nous avons reçu copie, la Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA), groupe armé signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger, proteste contre la mesure. En plus d’ouvrir la voie à des amalgames dangereux en désignant tout contrevenant comme « cible militaire», selon la CMA, cette décision impose un embargo économique à des populations civiles déjà éprouvées par plusieurs années de crise.
La CMA, indique ses responsables, rappelle que dans ces zones où il n’existe aucune route aménagée, les seuls moyens de transport et d’approvisionnement en vivres, venant de l’office du Niger (région de Ségou) et la Mauritanie, sont ceux visés par cette mesure d’interdiction. « La Coordination des Mouvements de l’Azawad, qui s’interroge sur la pertinence et la légalité de cette mesure, invite le gouvernement du Mali à rétablir et à garantir la liberté de circulation des populations civiles et de leurs biens dans les dites zones. » Aussi, la CMA demande aux organisations de droits de l’homme, y compris la division droits de l’homme de la Minusma, à concentrer leurs efforts sur cette zone pour prévenir toute violation de droits humains.
Face à la recrudescence d’attaques terroristes au Mali(au moins 80 personnes ont perdu la vie dont 29 militaires maliens, trois agents de douanes et une vingtaine de civils en janvier dernier, le chef d’État-major général des armées a interdit, le jeudi 1er janvier, la circulation des motos et des pick-up dans plusieurs cercles des régions de Ségou, Mopti et Tombouctou. Dans la région de Ségou, les localités concernées par la mesure sont : le cercle de Niono, de Tominian et de Macina. 8 cercles de la région de Mopti sont aussi concernés par la mesure : Mopti, Bandiagara, Bankass, Douentza, Koro, Tenenkou, Youwarou et Djenné. Dans la région de Tombouctou, l’interdiction le seul cercle de Nianfunké. Selon le chef d’État-major général des armées, tout individu contrevenant à ces mesures sera considéré comme « cible militaire ».
« Tout usager désireux d’employer lesdits moyens de locomotion, seul ou en groupe se déclare aux Forces Armées et de Sécurité maliennes à tout moment. Au besoin, des escortes seront mobilisées. Il s’agit de combattre les actes des criminels dont souffrent les populations dans les localités dénommées. Les motos, engins, tricycles et pickup sont fréquemment utilisés dans les régions concernées pour commettre des crimes contre les populations et contre les FAMa et leurs partenaires ». D’après l’armée malienne, cette décision du Chef d’Etat-major Général des Armées participe d’une volonté de mieux sécuriser les populations.
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M.K.D
Source: Le Républicain