L’avocat personnel du président américain Donald Trump a révélé avoir versé 130.000 dollars de sa poche à une actrice de cinéma pornographique ayant affirmé avoir eu une relation sexuelle avec le magnat de l’immobilier en 2006.
Dans une déclaration publiée mardi par le New York Times, l’avocat Michael Cohen n’a pas précisé les raisons de ce versement d’argent, alors que le président américain a été mis en cause à plusieurs reprises au sujet de sa conduite avec les femmes.
Les déclarations de son avocat pourraient en outre relancer les spéculations sur l’état de ses relations avec son épouse Melania, qui avait annulé en janvier un voyage à Davos en Suisse. Le président américain avait dû s’y rendre seul après les premières révélations sur sa relation avec cette actrice.
Me Cohen a précisé qu’il n’avait pas été remboursé par M. Trump de la somme versée à Stephanie Clifford, 38 ans, connue sous le nom de Stormy Daniels dans l’industrie pornographique. Le paiement était légal, a ajouté M. Cohen.
“Ni l’Organisation Trump, ni la campagne de Trump n’était partie à la transaction avec Mme Clifford, et ni l’une, ni l’autre ne m’ont remboursé ce versement, directement ou indirectement”, a encore déclaré l’avocat.
Le paiement à Mme Clifford “n’était pas une contribution à la campagne (de Trump) ou une dépense de campagne de quiconque”, a-t-il ajouté.
Le président américain était un simple citoyen quand sa rencontre avec l’actrice en 2006 est supposée avoir eu lieu. Il était déjà marié à l’époque avec l’ancienne mannequin slovène qui avait donné naissance à leur fils Baron quatre mois plus tôt.
La transaction avec l’actrice avait été rapportée en premier lieu le 12 janvier par le Wall Street Journal.
Dans un communiqué, la Maison Blanche avait catégoriquement démenti toute rencontre à caractère sexuel entre Donald Trump et Stormy Daniels.
“Il s’agit de vieilles infos recyclées, qui ont été publiées et démenties avec véhémence avant l’élection”, a assuré un responsable de la présidence.
– Embarrassée –
Stormy Daniels a donné sa version de l’histoire dans une interview au magazine In Touch publiée seulement en janvier mais réalisée en 2011. Selon le Wall Street Journal, elle a confié en privé avoir eu des rapports sexuels avec Donald Trump en juillet 2006, en marge d’un tournoi huppé de golf près du lac Tahoe, une région touristique à cheval entre la Californie et le Nevada.
Interviewée fin janvier dans l’émission de Jimmy Kimmel sur ABC, Stormy Daniels, qui serait tenue par un accord de confidentialité, n’a rien révélé de marquant, riant de manière embarrassée et détournant constamment les questions de l’animateur.
Lors de la course à la Maison Blanche et depuis qu’il est président, M. Trump a été accusé par plusieurs femmes de harcèlement ou d’attouchements sexuels remontant à des années, des faits qu’il a niés en bloc.
Toutefois, les faits présumés ne comportent pas d’élément de contrainte.
Durant la campagne présidentielle en 2016 avait été publiée une vidéo de 2005 dans laquelle Donald Trump se vantait de pouvoir “attraper” les femmes “par la chatte” grâce à sa célébrité.
Donné pour politiquement mort après la publication en pleine campagne de cette vidéo, ou encore accusé par plusieurs femmes de les avoir harcelées ou agressées sexuellement, il a néanmoins été élu 45e président des Etats-Unis.
Dans une société encore puritaine comme la société américaine, l’adultère est mal accepté. Mais Donald Trump a déjà montré que pour lui les canons classiques de la politique ne s’appliquaient pas forcément.
AFP