En janvier 2012, Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali, nous a accordé un entretien exclusif. Six ans après, les propos de l’imam Dicko restent d’actualité dans un contexte socio-politique marqué par la détérioration des relations entre le président IBK et certains leaders religieux qui l’ont soutenu et contribué à sa victoire lors de la présidentielle de 2013.
Le Haut conseil islamique et le débat politique ? Dicko : « De tout le temps, nous avons pris part à toutes les questions qui concernent la vie de la nation. Nous avons parlé et dit beaucoup de choses… Par rapport aux élections, le président de la CENI est des nôtres, c’est notre secrétaire général. On est donc partie prenante dans les élections… Il s’agit de notre pays, de notre nation. Mais, je ne sais pas pourquoi les gens pensent qu’il faut être politique seulement pour parler de l’Etat du Mali ? Nous sommes des citoyens. Pourquoi, c’est la politique seulement qui vous donne droit de parler des questions de votre pays ? Si c’est cela faire de la politique, nous assumons… ».
Le Haut conseil islamique et les candidats ? Dicko : « En longueur de journée, on reçoit des candidats. Presque tous les jours, on reçoit quelqu’un. Quand ils viennent, ce qu’on leur dit : musulman ou non musulman, ils sont quand même Maliens.
S’ils doivent diriger les Maliens qui sont majoritairement musulmans, nous allons leur demander d’abord quel est leur programme ? Vous pensez qu’on va nous contenter que des gens viennent nous voir avec quelques noix de colas en nous disant vous êtes des marabouts, faites nous des bénédictions. Non ! Il s’agit de l’avenir de notre pays, de l’avenir de nos enfants… ».
Le Haut conseil islamique et le programme des candidats ? Dicko : « Nous avons demandé à tous ceux qui nous ont approchés de nous amener leur programme. On va voir d’abord le contenu. Il s’agit pour nous, de nous faire une idée des engagements qu’ils vont prendre vis-à-vis du pays. On veut voir ce que X ou Y propose pour toutes questions qui concernent la vie de la nation. Et je crois qu’il est de notre devoir et un droit pour nous de demander cela aux gens qui veulent qu’on leur accorde notre confiance… ». « Maintenant le peuple est là. C’est lui qui doit juger et nous sommes une partie intégrante de ce peuple. Mais on doit veiller néanmoins à ce que le pays ait des hommes capables de le tirer de la situation actuelle… ».
Focus Parole Dicko
La Rédaction
Source: L’Aube