Dépossédée de la moitié de ses terres par une richissime dame du nom de Chouadou, au mépris des procédures en vigueur, la population exige la restitution des terres bradées. Elle a attaqué le titre en justice et tiendra pour responsables les services judiciaires de tous les dégâts ou préjudices causés à la population.
Depuis 2015, la mairie de Diago est dépossédée de la moitié des terres de la commune. Des parcelles de terre ont été vendues par les services des domaines à une Dame, une certaine Chouadou. Cela, à l’insu des autorités communales.
Informé par l’intéressé, le maire de l’époque, Souleymane Coulibaly, et son 1er adjoint non moins actuel maire de ladite commune, Kassim Coulibaly, ont non seulement informé qui de droit mais aussi dit au procureur du tribunal de première instance de Kati et aux autorités administratives de la région de Koulikoro, que ce titre a été créé sur le village de Diago, et qu’il n’était pas question de démolir cette partie au profit de qui que ce soit. Quelques années plus tard, soit en janvier 2018, l’affaire a repris de plus belle. Et cette fois-ci, la mairie et les populations de Diago souhaitent en finir, en attaquant le titre en justice pour qu’il devienne une propriété de la commune.
Rappel des faits
Selon le maire de la commune rurale de Diago, les faits remontent à 2015, quand Chouadou s’est rendue à la mairie pour, dit-elle, saluer les conseillers communaux et les informer qu’ils étaient désormais des voisins. Ensuite, elle leur a affirmé qu’elle disposait d’une parcelle dans la commune. Répliquant, le 1er adjoint de l’époque non moins l’actuel maire de la commune, Kassim Coulibaly, lui demande où se situait cette parcelle. Elle leur montre la parcelle avec toutes ses limites.
Les conseillers répliquent en lui disant que cela n’était pas possible car la parcelle en question est une propriété de la Commune rurale de Diago et habitée par les populations depuis toujours. Avant de traiter la Dame de voleuse de terres. Et Kassim Coulibaly de dire que Chouadou leur a répondu que c’est le ministre qui lui avait octroyé cette parcelle et qu’elle se souciait peu de l’avis d’un maire.
Ce jour, les discussions ont été chaudes entre les deux parties. Et c’est finalement le procureur du tribunal de la première instance de Kati qui a tranché en donnant raison à la mairie de Diago. Les enquêtes de la direction régionale des domaines de Koulikoro, de la préfecture de Kati et du Pôle économique ont révélé que le morcellement a été fait sans non seulement l’aval de la mairie de Diago mais à son insu. Depuis cette date, l’affaire avait connu une accalmie.
C’est en janvier 2018 que l’affaire a repris de plus belle. Un mercredi, Chouadou a amené plusieurs policiers pour sommer les habitants de quitter les lieux et au même moment, le bornage était en cours à l’intérieur. Sans tarder, le maire Kassim Coulibaly a saisi la préfecture du Kati pour l’arrêt des travaux sur le terrain.
Immédiatement, le préfet de Kati a envoyé une mission conduite par le sous-préfet sur le terrain après avoir compris que la mission de la police n’était pas officielle, car elle ne disposait d’aucun ordre de mission signé par la hiérarchie. Cette mission avait été possible grâce à la complicité du Groupement mobile de sécurité (GMS). Sur le terrain, le sous-préfet leur a demandé d’arrêter immédiatement les travaux et de rentrer pour ne pas créer un soulèvement populaire dans la zone.
Aux dernières nouvelles, la mairie de la commune rurale de Diago préparait une plainte pour attaquer le titre foncier en justice. Cette plainte vise à déposséder Chouadou de son titre foncier et d’en faire une propriété de la commune rurale de Diago.
La population de son côté est plus que jamais déterminée à garder l’héritage de ses ancêtres. Mieux, un témoin nous a laissé entendre qu’il va falloir tuer tous les habitants du village de Diago pour que Chouadou récupère sa parcelle.
Situation explosive Kati population réclame terres Chouadou
André Traoré
Source: Soleil Hebdo