Une expertise médicale judiciaire est actuellement menée pour décider d’une éventuelle remise en liberté.
Actuellement en détention provisoire pour viols, Tariq Ramadan a été hospitalisé vendredi soir, a annoncé samedi 17 février le comité de soutien de l’intellectuel musulman, qui fait état d’une sclérose en plaques et attend les résultats d’une expertise médicale judiciaire pour une éventuelle remise en liberté.
“Son état de santé s’aggrave, d’autant plus que les juges ont refusé hier encore de délivrer un permis de visite à sa femme et ses enfants”, a indiqué une personne de son entourage. Une source proche du dossier a confirmé son hospitalisation, sans plus de précisions.
“Ce patient présente deux pathologies graves”
Le théologien suisse est détenu à Fleury-Mérogis (Essonne) depuis sa mise en examen le 2 février. Jeudi, la cour d’appel de Paris, chargée d’examiner le recours qu’il a formé contre son placement en détention provisoire, a ordonné une expertise médicale judiciaire et renvoyé sa décision au 22 février.
Les avocats avaient produit à l’audience un premier examen médical sommaire établi mardi par un médecin généraliste de la prison, qui a jugé l’état de santé de Tariq Ramadan “incompatible avec la détention”.
“Ce patient présente deux pathologies graves pour lesquelles il bénéficie d’un traitement quotidien”, indique, sans les nommer, le certificat médical dont a eu connaissance l’AFP. Le médecin affirme que “depuis son arrivée ce patient présente des douleurs insupportables des membres inférieurs avec des troubles sensitifs permanents” et que les traitements disponibles dans la prison sont insuffisants.
L’islamologue controversé a été mis en examen pour viols, dont l’un sur personne vulnérable, après les plaintes de deux femmes fin octobre, qui ont débouché sur une information judiciaire confiée à trois juges d’instruction.
Il conteste les accusations portées contre lui
La première plaignante, Henda Ayari, ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque, accuse l’islamologue de l’avoir violée dans un hôtel parisien en 2012. Une seconde plainte visant Tariq Ramadan, pour des faits similaires dans un hôtel à Lyon en 2009, a été déposée fin octobre quelques jours après la première plainte.
Début février, la justice a ordonné sa détention provisoire, craignant une fuite à l’étranger ou d’éventuelles pressions sur les plaignantes ou d’autres femmes qui ont témoigné sous X lors de l’enquête préliminaire. Depuis le début de cette affaire, Tariq Ramadan conteste les accusations portées contre lui.
En détention provisoire viols Tariq Ramadan hospitalisé
(avec AFP)
Source: L’Obs