Sans sécurité, les populations de la zone de Yangassadjou (Mondoro), Dinangourou, Tonou en passant par Djoungani continuent de mourir sous les balles des jihadistes. La semaine dernière, 8 personnes ont été tuées et 2 autres portées disparues, en ces lieux.
Dans le Seno, entre Mondoro, Commune rurale du Cercle de Douentza (de son côté Ouest) jusqu’à Koro, chef-lieu cercle, le phénomène d’insécurité sévit.
Pudiquement, c’est la guerre qui y fait rage. Une guerre menée de plus belle par les jihadistes contre les populations locales. En ces lieux, c’est profitant de l’absence des forces armées régulières que les hommes armés se pavanent et tirent sur tout ce qui bouge.
A Yangassadjou, dans la Commune rurale de Mondoro, il y a eu cinq morts, le lundi 12 février dernier.
Des jeunes, partis à la recherche de l’herbe pour les animaux, ont été assassinés. Un jour plus tôt, trois autres personnes ont été assassinées dans la Commune rurale de Dinangourou (1 à Tonou et 2 à Tonoubelou) et 2 autres portées disparues.
Choqué, le Maire de Mondoro, Moulaye Ongoïba reproche le pouvoir de nonchalance. Selon lui, le gouvernement ne fait rien.
« A part le chef-lieu, Mondoro, la Commune n’est pas sous la protection de l’Etat depuis 2012. La population ne compte plus sur le gouvernement pour assurer sa sécurité. Elle n’a pas de moyens adéquats pour se défendre mais elle est obligée de prendre son destin en main pour assurer sa sécurité et celle de ses biens », témoigne le Maire Moulaye Ongoïba.
Plus d’espoir sur l’Etat du Mali
Toujours selon le Maire Moulaye Ongoïba, les jihadistes viennent attaquer les populations dans les villages. Malgré leurs moyens limités de défense, les villageois sont obligés de riposter. Il souligne qu’eux ne fondent plus d’espoir sur l’Etat du Mali.
En outre, le maire de Mondoro affirme que la nouvelle mesure sécuritaire prise par le Chef d’Etat major Général des Armées interdisant la circulation des motos et pick-up dans les Régions du Centre et du Nord du pays est dangereuse. Il rappelle que les jihadistes, eux, opèrent bien en motos tandis que les villageois sont obligés de se déplacer à pied. Pour rappel, dit-t-il, à Yangassadjou, les jihadistes sont venus en motos au nombre de trois dont deux personnes sur chacune d’elle pour commettre des meurtres.
Résistance
Auparavant, les jihadistes avaient tenté à plusieurs reprises de pénétrer dans le village Douna, une localité près de Mondoro. Mais ce fut en vain. «Les villageois ont opposé une résistance farouche», rapporte le Maire cité ci-haut.
Toujours, selon lui, après plus de quatre heures de tirs d’armes à feu pendant la nuit, ils se sont retirés du village. Depuis lors, tout le monde est sur le qui-vive.
Basées à Mondoro, les forces armées du Mali n’apportent plus d’assistance aux populations locales en cas d’attaque des djihadistes. «Le cas de Douna est illustratif. C’est après deux jours des faits qu’ils ont pointé le nez sur les lieux inutilement », regrette un Habitant de la localité.
«Le Nord-est du Mali, à la frontière avec le Burkina Faso, est devenu le terreau des jihadistes», constate le Maire de Dinangourou, Mamadou Goro, qui déplore l’absence des forces armées et de sécurité nationales entre Koro et Mondoro, environ 300 km. Inquiété pour sa sécurité, le Maire, lui, réside avec toute sa famille à Koro ville depuis la rentrée des classes.
De Tonou, situé à 45 km de Dinangourou, les jihadistes sont venus, selon des témoignages rapportés par le Maire, avec une cinquantaine de motos durant la semaine écoulée. Ils ont tué un habitant sur place, deux à Tonoubelou (à 3 km) avant de prendre en otage deux autres.
Tensions
Cette situation s’explique, selon le Maire, par du fait qu’aucun soldat malien n’est présent entre Koro et Mondoro. Il n’y a pas non plus de patrouilles dans la zone. Les populations locales se sentent abandonnées aux mains des jihadistes.
«Face à l’enlisement de la situation, il naît des tensions entre les communautés», prévient le Maire de Dinangourou.
Le climat d’insécurité dans cette partie du pays inquiète les observateurs.
Selon eux, il y a risque d’affrontement entre les communautés si rien n’est fait par les autorités. Natif du village de Mondoro, Hama, Enseignant en poste dans la zone, estime que la situation sur place est plus grave que l’on en parle.
«Le peulh qui passait la journée dans le village ne vient plus. La femme peulh pour vendre le lait reste dans son hameau. C’est vraiment étrange et inquiétant », ajouta-t-il.
Sanoussi, un Commerçant résidant dans la zone, a fini par désespérer. «Les échanges commerciaux entre les villages sont au ralenti.
Les personnels de l’administration, de l’éducation, de la santé, les autorités administratives ont tous déserté les lieux. Tout le monde s’inquiète pour sa sécurité; on ne peut plus aller aux champs comme avant par crainte d’être assassiné par les jihadistes qui se faufilent nuit et jour dans la zone».
A Djoungani, un village du Cercle de Koro, une source locale indique que les jihadistes ont détruit les réseaux téléphoniques.
Dans la même zone, la source citée rapporte que des affrontements ont eu lieu entre chasseurs Dogon et jihadistes. C’est juste courant la semaine dernière, à Dogokouma. Le triste bilan s’est soldé par un triste bilan de 4 morts du côté des chasseurs et 17 du côté des assaillants.
Pour assurer la sécurité des personnes contre ces ennemis de la paix domiciliés dans cette partie du pays, l’Etat doit s’assumer pour faire occuper son territoire par ses forces.
Mondoro-Dinangourou-Koro populations prises otage
Habi Sankoré
Source: Le Soft
L’État malien devient plus en plus incapable et même pas la volonté pour assurer la protection de sa population. Cependant nos destins sont dans nos ✋. Alors les éventuels survivant vont décider les sort dans la paix hypothétique.