Deux soldats français ont été tués et un autre blessé mercredi dans l’explosion d’une mine artisanale dans le nord-est du Mali, une zone frontalière du Niger réputée servir de refuge à des groupes jihadistes que la force conjointe du G5-Sahel s’est donnée pour mission de chasser. Sur place, le responsable d’un groupe armé signataire de l’accord de paix de 2015 a précisé que l’attaque s’était produite «sur l’axe Ansongo-Menaka, à hauteur d’Indelimane», une information ensuite confirmée par les Forces armées maliennes (FAMa).
Les militaires français tués et blessés se trouvaient dans un véhicule qui a sauté sur une mine artisanale, en pleine localité malienne d’Ansongo et de Ménaka. Dans cette région, notamment frontalière du Mali et du Niger, les Français de l’opération Barkhane mènent depuis au moins une semaine des opérations de contrôle plutôt fructueuses.
Des armes ont été saisies, d’autres matériels militaires détruits. Il s’agissait, selon une source française, de réduire la marge de manœuvre d’un des groupes terroristes qui tient, coûte que coûte, à s’installer dans le secteur.
Ce groupe est dirigé par Abou Walid al-Sahraoui, ex-responsable du Mouvement pour le jihad en Afrique de l’Ouest – Mujao -, qui a depuis un moment un nouveau titre, celui de premier responsable de l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Selon plusieurs sources, il serait tantôt au Mali, tantôt au Niger, recrutant au sein des populations locales.
Si l’Etat islamique du Grand Sahara considère la force Barkhane comme ennemie, il a dans cette partie du désert un autre adversaire: la force conjointe du G5-Sahel. Face à ces deux forces, les terroristes, qui évitent les affrontements directs, utilisent surtout la stratégie de l’attaque à l’engin explosif improvisé.