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Scrutin présidentiel de juillet 2018: Les incertitudes

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Lors des élections communales de novembre 2016 (ici à Bamako), certaines localités n'avaient pas pu élire leurs conseillers municipaux (photo d'illustration). © REUTERS/Adama Diarra

 

 

Le rendez-vous électoral de juillet 2018 arrive à grand pas. Les partis politiques censés avoir de candidats se distinguent de lots. Prévue dans six(6) mois, la bonne tenue du scrutin présidentiel de 2018 fait place à des incertitudes, face à la situation sécuritaire précaire dans le Centre et le Nord du pays.

 

Les attaques jihadistes contre l’armée régulière sont quotidiennes dans le Centre et le Nord du Mali. Dans le Seno, des populations locales vivent sous la menace des maîtres de lieux, les jihadistes.

 

De nombreux déplacés ne sont toujours pas de retour. L’accord d’Alger II censé ramener la paix est au point mort. Les désaccords sur certaines décisions de sortie de crise sont ordinaires entre le gouvernement et la CMA, constituant une menace sur la réussite de l’élection présidentielle de juillet prochain.

 

La bonne organisation de cette présidentielle préoccupe le gouvernement autant que la gestion de la situation sécuritaire dans son ensemble.

 

A Mopti, dans le cadre d’une visite, le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga avait annoncé des mesures fortes pour permettre à l’Etat d’occuper son territoire.  Une semaine après cette visite, des Préfets et Sous-préfets sont nommés dans le Centre ainsi qu’au Nord du pays.

 

Selon des observateurs avertis de la scène politique, la nomination des Préfets et Sous-préfets ne suffisent pas pour ramener la paix. Il faut, selon eux, des actions humanitaires et sécuritaires sur le terrain pour redonner l’espoir et la sécurité aux populations.

 

Pour garantir la bonne tenue des élections  dans l’ensemble du pays, estime les observateurs, le gouvernement doit relever deux défis : rétablir la présence de l’Etat partout et apporter la sécurité aux populations. Toute chose, au regard du calendrier serré, pèse de doutes pour la suite.

 

Le chef du gouvernement, SBM a rassuré que la date du 29 juillet pour la tenue du scrutin présidentiel est acté. « Nous allons organiser les élections le 29 juillet pour rester dans le cadre constitutionnel », a-t-il poursuivi.

 

Au sein des partis politiques, de l’opposition comme de la majorité, l’organisation des élections est prise au sérieux. La question de candidature et d’alliance est à l’ordre du jour dans chaque formation politique.

 

Le Parti africain pour la solidarité et la justice, ADEMA/PASJ, membre de la majorité présidentielle est à la recherche de son candidat unique consensuel et rassembleur.

 

Du côté de l’opposition politique, la question de candidature unique proposée a été rejetée d’office par certains partis qui qualifient le projet de piège.

 

Même si le président IBK n’a officiellement pas annoncé sa candidature pour un second et dernier mandat, certains barons de sa formation politique affirment qu’il est candidat.

 

Au regard des agissements de la classe politique, la tenue des élections en juillet 2018 ne souffle d’aucun doute.

 

Estimant que la situation sécuritaire est volatile, un cadre politique ressortissant du Nord pense à une élection sans campagne au Centre et au Nord du pays. « Dans cette situation où chaque jours il y a des attaques contre des civils et Fama, nous ne partirons pas battre campagne. Personne n’ira là-bas pour se faire tuer », raconte notre interlocuteur, pilier d’un grand parti politique au Mali. Ce tableau sombre dressé est loin d’être une utopie. Reste à savoir ce que la situation sécuritaire prêtera dans l’avenir.

 

Si la tenue des élections est un impératif, la sécurité des citoyens l’est en premier. C’est sur ce terrain là que le gouvernement est attendu pour la sincérité du scrutin.

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Habi Sankoré

Source: Le soft

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