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« Enlèvement » et « séquestration » de trois journalistes de Maliactu : Le retour des méthodes de la Gestapo au Mali

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Après « l’enlèvement » et la « séquestration » de Salif Diarra, Aliou Hassèye et Issa Coulibaly, tous trois journalistes de Maliactu.net, par les autorités maliennes, les journalistes maliens sont inquiets. Le retour de ces méthodes, assimilables à celles de la Gestapo, inquiète aussi la Maison de la presse du Mali qui a interpellé, le samedi dernier, les plus hautes autorités du pays sur « l’utilisation de méthodes illégales de pression envers la presse. »

L’inquiétude se lisait sur les visages des journalistes présents à la Maison de la presse le samedi 24 février 2018. Près de la porte d’entrée de ce lieu de retrouvailles entre les  journalistes maliens, en entendant l’heure du point de presse des responsables de la presse sur « l’enlèvement » et la « séquestration » par le pouvoir de trois journalistes du site d’information Maliactu, on disserte. «  Les journalistes maliens sont en danger aujourd’hui. On assiste à un retour des méthodes de la Gestapo », soutient un confrère, le mental et les nerfs mis à rude épreuve après cette énième entorse à la liberté d’expression au Mali. «Ils ont été enlevés. C’est contraire à toutes les lois. C’est contraire à un Etat de droit. », lance, à peine installée au présidium avec les autres responsables de la Maison de la presse, Ramata Diaouré. Selon elle, on n’a malheureusement eu que des déclarations intempestives de la part des autorités du pays dans cette affaire. Dans une déclaration, Ramata Diaouré fait le point de la situation des confrères arrêtés manu militari. « La Maison de la presse a appris avec consternation et inquiétude l’interpellation manu militari de 3 journalistes de MaliActu.net à leur rédaction, le mercredi 21 février 2018 en fin de matinée. Quatre individus en armes ont fait irruption dans la rédaction et emmené nos confrères et leur matériel de travail dans un véhicule banalisé. C’est un acte que la Maison de la presse assimile à un enlèvement », précisé –t-elle. Elle ajoutera : « Officiellement, on ne sait toujours pas ce qui leur est reproché, mais, selon les déclarations de certaines autorités, hors monde judiciaire, il s’agirait d’une tentative d’escroquerie sur la personne d’un élu d’une commune rurale du cercle de Niafunké. Accusation relevant d’un délit de droit commun que nos confrères réfutent. » Selon le communiqué de la maison de la presse, c’est  le vendredi 23 février 2018, après deux jours dans les locaux de la Brigade d’investigation judiciaire et de la Brigade des mœurs, Salif Diarra, Aliou Hasseye et Issa Coulibaly ont été présentés au procureur du tribunal de première instance de la Commune III. Hasseye et Coulibaly, d’après le communiqué, sont ressortis libres du bureau du procureur, mais Diarra reste toujours sous le coup de l’interpellation, la justice ayant demandé « des enquêtes plus approfondies » le concernant. « Il sera de nouveau auditionné par le procureur le lundi 26 février 2018. »

Des conditions d’interpellation qui violent la procédure légale

La Maison de la presse s’est réjoui de la libération des deux confrères, mais dénonce leurs conditions d’interpellation, qui violent la procédure légale en la matière : aucune convocation ou citation n’ayant été servie. Elle dit constaté avec inquiétude la recrudescence des attaques contre les professionnels de l’information et des détentions qu’elle considère comme arbitraires et qu’elle condamne avec la dernière énergie. La Maison de la Presse a  interpellé les plus hautes autorités relativement à : l’utilisation de méthodes illégales de pression envers la presse ; Les atteintes à la liberté de presse ; Les atteintes à la liberté éditoriale et de ton des organes de presse ; Le harcèlement des journalistes. Les autorités maliennes sont ainsi invitées « au respect de la liberté d’expression, d’opinion et de presse ; au respect du droit du citoyen à l’information de qualité ; au respect de la liberté des médias et des données personnelles des individus. »

 Madiassa Kaba Diakité

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Source : Le Républicain

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