Echanges tendus entre le ministre des Maliens de l’Extérieur et des Maliens qui vivent de la mendicité au Sénégal. Le témoignage du président des mendiants maliens qui résident au Sénégal est passé sur les antennes de la radio Renouveau FM dans l’émission cartes sur table de Ras Bath. Le ministre qualifie ces Maliens démunis de bandits, de vendeurs de drogue et sollicite même l’Etat Sénégalais à les chasser car ils déshonorent le Mali.
Les propos sont choquants surtout de la part d’une autorité dont la mission est de protéger les Maliens qui ont décidé d’aller tenter leur chance ailleurs. Le ministre vilipende sa Nation là où d’autres cadres des pays voisins se battent pour soigner l’image de leurs concitoyens. C’est le cas du président du Sénégal, Maki Sall, cité en exemple par le président des mendiants, qui défend ses frères vivant hors du Sénégal, même s’ils ont fauté.
La situation des Maliens de la diaspora est un mal en croissance. Depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, ils ont été déshabillés de la tenue du bonheur, de l’honneur. Ces hommes et femmes qui se battent contre toutes sortes de difficultés afin de subvenir aux besoins de leurs familles au Mali et renflouer aussi les caisses de l’Etat sont relégués au second plan. Loin de toutes les promesses présidentielles, ils font face à des décisions politiques qui favorisent leur retour au pays d’origine. C’est le cas de l’accord de réadmission signé entre le Mali et l’Union Européenne.
Au-delà de cet accord, les Maliens vivent l’enfer à l’étranger pour défaut de pièces d’identité. La carte NINA, la carte biométrique… Pour la carte NINA, la phase de l’enrôlement résulte tout le temps des tensions car c’est du sabotage. Les cartes disponibles et envoyées dans les ambassades sont stockées à ces niveaux. Les ambassadeurs disent que l’Etat les a envoyées mais sans moyens financiers pour les distribuer. Quant à celle biométrique, l’affaire est pour le moment classée après l’annulation du marché attribué à Cissé technologie par le premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Ce sésame si précieux est indispensable dans des pays de la sous région. En Côte d’Ivoire et au Sénégal, des Maliens témoignent qu’il est difficile de faire des opérations bancaires tant que vous n’avez pas la carte biométrique.
Alors où sont les promesses faites par IBK ? Elles sont loin d’être réalisées. Au contraire, les Maliens de l’extérieur vivent mal aujourd’hui qu’ils ne l’étaient avant l’arrivée d’IBK.
Cette attitude tant décriée par les Maliens sans être résolue jusqu’à présent est la preuve qu’IBK n’a pas d’estime pour ses compatriotes qui vivent sous d’autres cieux. Sinon les maux sont connus et les résoudre ne demande pas de déplacer forcement des montagnes. Il faut des cadres valables, des moyens à leur disposition et un suivi pour dissiper cette douleur qui ronge à petit feu les Maliens de la diaspora. IBK peut, mais c’est la volonté qui manque. Alors il a failli.
Edito Pourquoi haine envers expatriés maliens
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays