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Conférence d’entente nationale : Les recommandations aux oubliettes !

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Le régime en place avait organisé du 27 mars au 2 avril, la Conférence d’entente nationale. Une rencontre organisée à coup de millions et de tapage. Presque un an, que sont devenues les recommandations de ces assises ? Aux oubliettes ?

Le résultat final attendu, lors de Cette Conférence était la production d’une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation, mais qui a finalement abouti a préparé et adopté des observations, des recommandations et des résolutions…

Il était ainsi question de débattre et d’arrêter les thématiques, les groupes de travail, ainsi que les modalités de mise en œuvre des concertations, des participations à la Conférence d’Entente Nationale entre des représentants des mouvements signataires et non-signataires de l’Accord ; des élus locaux ; des représentants de l’État (autorités et services techniques) ; des autorités traditionnelles et religieuses ; des représentants des forces de défense et de sécurité ; représentants des organisations de développement local ; représentants des organisations de jeunes et de femmes ; représentants des organisations de victimes et des personnes déplacées et réfugiées ; représentants du secteur économique/secteur privé ; médias et les communicateurs traditionnels ; représentants des associations de la société civile au sens large.

Dans les résolutions de la conférence, il a été prévu « d’engager des négociations avec le prédicateur radical Amadou Koufa, et le chef islamiste touareg Iyad Ag Ghaly » dans le cadre de la recherche des solutions pour le retour de la paix dans le nord du Mali.

Les causes profondes et sous-jacentes des différentes crises ont été identifiées à travers des analyses et des constats majeurs, permettant de mettre en relief les points ci-après, dit-on : Déficit de la gouvernance (la mauvaise gestion des ressources publiques de l’Etat, la mauvaise répartition du développement et du pouvoir, la mauvaise répartition des ressources et des richesses sur l’étendue du territoire, la corruption, la délinquance financière, le clientélisme et le népotisme…). S’agissant du déficit sécuritaire : la multiplication des groupes armés, le trafic des stupéfiants et des armes ; les intérêts géostratégiques et économiques internationaux ; l’incapacité de l’Etat à gérer la porosité des frontières et à assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire ; l’absence de l’Etat sur tout le territoire national. A propos de l’appellation Azawad (le terme Azawad ne renvoie plus à aucun projet politique ; l’appellation Azawad, au plan administratif, ne peut englober de fait toutes les régions dites du Nord ; l’appellation Azawad recouvre une réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique partagée par certaines populations du Nord du Mali). Parmi les recommandations générales portant sur la gouvernance, l’on a évoqué : d’améliorer la gouvernance, la justice et la gestion des ressources publiques ; faire l’évaluation et l’audit de toutes les ressources publiques (Fonds d’aides extérieures et ressources budgétaires) destinées aux régions du nord ; accélérer le retour de l’administration publique sur toute l’étendue du territoire national ; criminaliser toutes les revendications basées sur la violence et l’usage des armes… Pour ne citer que ceux-ci !

En plus de la situation sécuritaire dégradante dans le nord du pays, aujourd’hui, la région de Mopti et une partie de Ségou échappent carrément au contrôle de l’Etat. Tout cela démontre à suffisance le manque de volonté ou de joindre l’acte à la parole des partis (l’Etat et groupes armés signateurs de l’accord) pour la résolution définitive de cette crise dont les populations ont assez soufferts.

En réalité, cette conférence était juste de façade ! Et pour cause. À peine la date annoncée, l’on a assisté à une levée de bouclier, notamment du côté des mouvements armés, à savoir la Plateforme des mouvements du 14  et la Coordination des mouvements armés (CMA), unis pour la circonstance. Pour ces deux mouvements armés, cette Conférence doit prendre sa source dans un ensemble de concertations incluant toutes les couches de la société pour déboucher sur l’adoption d’une Charte pour la paix, l’Unité et la Réconciliation nationale et de solutions durables.

Dans certaines régions, les participants ont d’ailleurs exprimé leur désaccord avec l’organisation hâtive et non inclusive de ladite Conférence. De plus, la région de Kidal n’a pas pu tenir de concertations du tout.

Tels étaient les griefs soulevés par les deux mouvements signataires de l’Accord pour annoncer qu’ils ne prenaient pas part aux travaux de la Conférence d’entente nationale. Finalement, c’est le mercredi 29 mars 2017 qu’ils effectueront véritablement leur embarquement. Aussi, c’est juste au dernier jour que l’opposition a pris part à la rencontre…

Aujourd’hui, où en est-on avec « l’engagement des négociations avec le prédicateur radical Amadou Koufa, et le chef islamiste touareg Iyad Ag Ghaly », étant donné que le président IBK s’est toujours montré intransigeant sur la question publiquement. En ce qui concerne le déficit de la gouvernance (…), où sont passés les 3 000 milliards d’Euro pour tirer les régions du nord du Mali d’affaire que l’organisme européen de financement du développement des pays, notamment ceux des pays moins avancés (PMA), l’OCDE) avait déclaré avoir eu des promesses. Aussi, dans un magazine publié sur le site d’Europe1, en janvier 2018 dénomme « Le Mali et l’impuissance politique de la France », il est dit que le président IBK a détourné l’argent destiné à la reconstruction des régions du nord du Mali. Vrai ou faux ? La corruption, la délinquance financière, le clientélisme et le népotisme… sont devenus l’exercice favori du régime actuel, comme le démontre les rapports (2013, 2014 et 2015) du Vegal avec plus de 220 milliards F CFA détournés…

A propos de l’appellation Azawad : faut-il le rappelé ? Depuis 2012, la CMA continue de célébrer, le 6 avril à Kidal, comme anniversaire de l’indépendance de la fantomatique « république de Azawad ». Cela sous la barbe et le nez de la communauté internationale (Minusma, Barkhne) présente sur place.

Concernant les recommandations générales portant sur la gouvernance, le Mali n’a guère connu aucun changement de cap afin d’améliorer cette gouvernance décriée depuis l’élection d’Ibrahim Boubacar Keïta.

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Mohamed Sylla

Source: L’Aube

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